Précisément, les possibilités du langage s’arrêtent aux limites du monde, et inversement ; l’appréhension du monde comme totalité limitée coïncide purement et simplement avec la reconnaissance des limites du langage : elle consiste à se rendre compte à « sentir » que, d’une certaine manière, le dernier mot n’est pas dit par ce que le langage permet de dire, bien que l’on ne puisse rien dire de plus que ce que le langage permet de dire. Toute limite exprimable est nécessairement une limite factuelle, c’est-à-dire intramondaine (…) Les limites du monde ne sont donc pas les limites d’une totalité considérée en extension, ce sont les limites de la factualité ; et ce qui est à l’extérieur de ces limites est, comme l’indiquent clairement certaines remarques des Carnets, le « sens » ou la « valeur ».
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