[En contexte sophistique,] l’attribution d’un énoncé à un sujet parlant ne renvoie pas au sens qu’il a voulu y mettre, à son intention signifiante ou sa pensée. S’il emploie le verbe
mantanein, peu importe qu’il ait voulu dire « apprendre ». Cette intention ne fixe pas l’usage du mot dans la discussion, mais plus radicalement encore : la partie sophistique qui se joue ne permet pas au sujet parlant de se référer à des règles (grammaticales ou logiques) concernant l’usage des mots et que tous les partenaires auraient admises. Il n’y a pas de recours à un « niveau d’arbitrage métalinguistique ». Chaque sujet est lié par un rapport immédiat d’appartenance ou d’imputation à ce qui est dit : soit parce qu’il l’a dit lui-même, soit parce qu’il a répondu oui.
Il y a adhérence du sujet parlant à l’énoncé et non point adhésion à des règles ou visée de sens. […] Peu importe que [le sujet] ait dit vrai ou faux. Il n’a pas tenu. […]
Le sophisme ne se démontre pas, il se remporte ou se perd.