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Acceptant une clas­si­fi­ca­tion dont les traits essen­tiels ont été dres­sés par Platon mais qui lui est lar­ge­ment anté­rieure, il oppose la com­pé­tence uni­ver­selle, dans le domaine du rela­tif, de l’orateur et du sophiste au savoir des sectes phi­lo­so­phiques et reli­gieuses. D’un côté la ruse, la trom­pe­rie (apa­tè) déli­bé­ré­ment accep­tée, de l’autre la pos­ses­sion de l’alè­theia, pos­ses­sion non mon­nayable et trans­mis­sible seule­ment de maître à dis­ciple, mais les maîtres de véri­té ne le sont plus que de groupes infimes qui échouent – c’est ce que montre dra­ma­ti­que­ment l’aventure pytha­go­ri­cienne – lorsqu’ils tentent de l’imposer à une cité tout entière. Pour l’orateur et le sophiste, la véri­té, c’est la réa­li­té, l’argument bon ou mau­vais qu triomphe, la déci­sion une fois qu’elle est appli­quée.