La quantité est le règne exclusif de la valorisation qui consiste en ceci : la production de qualités apparentes au sommet desquelles gît toujours une quantité de travail donnée. Depuis que le capital se limitait à vanter la qualité de ses marchandises, il est passé tout le temps nécessaire pour emprisonner totalement chaque forme de vie dans la forme marchandise, de telle sorte qu’aujourd’hui on peut discuter de la « qualité de la vie » après que derrière toute « vie » produite gise une quantité de travail donnée, de vie dévalorisée. Ceci est la nouvelle conquête du capital anthropomorphe : avoir colonisé pour la valeur chaque trait de la vie en société, s’être lui-même recomposé au-delà du seuil d’explosion de ses vices organiques dans la composition organique du capital-vie, avoir réalisé sa transcroissance du règne de l’intoxication des marchandises-rebuts de l’extériorité au règne survivant de l’intériorité d’autant plus dégradée qu’elle a été déterrée et mise au rang de nouvelle aire du marché. Une archéologie macabre est sollicitée pour ressusciter, dans les morts-vivants, l’âme phénicienne des commerces aventureux, mais sous les constellations du déluge les âmes mortes ne peuvent trafiquer que de reliques : la mort des désirs est l’équivalent général qui informe de sa valeur toutes les monnaies de la « personnalité » dépressive. Laissons les morts enterrer leur « vie ».
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Apocalypse et révolution [Invariance, année IX, série III, n°2 et 3, 1976–1977]
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chap. 1
: « Saut périlleux »
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trad.
Lucien Laugier
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p. 68
§ 17