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La sup­po­si­tio est l’élément-clé de ce dis­po­si­tif. Elle four­nit trois types d’informations : le « mode de sup­po­ser » indique 1) la nature du sup­po­si­tum ou des sup­po­si­ta (les ‘réfé­rents’ d’un sub­stan­tif don­né peuvent être des choses, le concept sous lequel elles tombent, le sub­stan­tif lui-même) et, 2) à l’intérieur de la dési­gna­tion de choses, le type de quan­ti­fi­ca­tion (exis­ten­tielle, uni­ver­selle et ses varia­tions) ; 3) les concepts d’ampliatio et de res­tric­tio se chargent eux du cal­cul du volume des sup­po­si­ta. Au XIVe siècle, et dans une bien moindre mesure au XIIIe, la dis­tinc­tion entre modi sup­po­nen­di per­met à la théo­rie d’aborder d’emblée la ques­tion des sens impropres pour mieux les écar­ter de son che­min : chez des auteurs comme Guillaume d’Ockham et Gauthier Burley, ou encore, plus tard et à Paris, Jean Buridan, on com­mence par dis­tin­guer entre sup­po­si­tions propre et impropre. Cette der­nière est celle des figures de style, des signi­fi­ca­tions ‘trans­la­tées’ que nous avons croi­sées un peu plus haut, qui peuvent éven­tuel­le­ment être caté­go­ri­sées de manière plus détaillée mais qui, au final, ne sont pas du res­sort de la théo­rie. Cela confirme, si besoin était, que le sens propre, non trans­la­té, consti­tue le ter­ri­toire du para­digme théo­rique qui nous inté­resse ici.

« Dire et vou­loir dire dans la logique médié­vale : Quelques jalons pour situer une fron­tière »
Methodos n° 14
2014
lien amplitio burley linguistique logique modisme moyen âge ockham/occam référence restrictio suppositio supposition suppôt terminisme