La théorie de la supposition, dans la version développée au XIIIe siècle, est avant tout concernée par les catégorèmes – et par les effets de quelques syncatégorèmes triés sur le volet, comme les quantifieurs. Elle ne représente toutefois qu’une partie de l’édifice sémantique : son socle, pour l’essentiel, qu’une sémantique des syncatégorèmes complète et présuppose par ailleurs. Dotée d’un espace littéraire propre, cette sémantique se déploie dans l’un des réseaux théoriques les plus riches, les plus sophistiqués et des moins connus du Moyen Âge philosophique, un réseau de concepts et d’arguments dialectiquement développés dans l’analyse des sophismata. Les discussions auxquelles ces derniers donnaient lieu étaient au cœur de l’activité universitaire : elles étaient la façon de faire de la philosophie du langage, d’analyser des énoncés – une façon intensément dialectique et, parfois, fantastiquement compliquée.
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Goubier, Dire et vouloir dire dans la logique médiévale : Quelques jalons pour situer une frontière
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« Dire et vouloir dire dans la logique médiévale : Quelques jalons pour situer une frontière »
, Methodos n° 14
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