26 01 24

Nelson, The Argonauts

L’une des choses les plus irri­tantes à pro­pos du refrain rebat­tu sur les « mariages entre conjoints de même sexe » est que je connais peu – sinon aucun – queer qui conçoive son désir comme ayant la carac­té­ris­tique prin­ci­pale d’être des­ti­né au « même sexe ». C’est vrai que plu­sieurs textes fémi­nistes des années soixante-dix concer­naient la pos­si­bi­li­té d’être allu­mée, et même poli­ti­que­ment trans­for­mée, par la ren­contre du même. Cette ren­contre était, est, peut être impor­tante, car elle per­met de voir reflé­té ce qui a été déni­gré, de tro­quer l’aliénation ou la haine inter­na­li­sée pour le désir et l’attention. Se dévouer à la chatte d’une autre peut être une façon de se dévouer à sa propre chatte. Mais quelles que soient les res­sem­blances que j’ai pu remar­quer dans mes rela­tions avec des femmes, ce n’était pas une res­sem­blance avec la Femme, et cer­tai­ne­ment pas une res­sem­blance des mor­ceaux. C’était plu­tôt le par­tage d’une com­pré­hen­sion acca­blante de ce que signi­fie vivre dans une socié­té patriar­cale.

One of the most annoying things about hea­ring the refrain “same-sex mar­riage” over and over again is that I don’t know many—if any—queers who think of their desire’s main fea­ture as being “same-sex.” It’s true that a lot of les­bian sex wri­ting from the ’70s was about being tur­ned on, and even poli­ti­cal­ly trans­for­med, by an encoun­ter with same­ness. This encoun­ter was, is, can be, impor­tant, as it has to do with seeing reflec­ted that which has been revi­led, with exchan­ging alie­na­tion or inter­na­li­zed revul­sion for desire and care. To devote your­self to someone else’s pus­sy can be a means of devo­ting your­self to your own. But wha­te­ver same­ness I’ve noted in my rela­tion­ships with women is not the same­ness of Woman, and cer­tain­ly not the same­ness of parts. Rather, it is the sha­red, cru­shing unders­tan­ding of what it means to live in a patriar­chy.

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trad.  Jean-Michel Théroux
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p. 39–40