En même temps que d’autres peuples désignés de diverses manières : arriérés, dégénérés, non civilisés, retardés, les Orientaux étaient vus dans un cadre construit à partir de déterminisme biologique et de remontrance moralo-politique. L’Oriental était ainsi relié aux éléments de la société occidentale (les délinquants, les fous, les femmes, les pauvres) qui avaient en commun une identité qu’on peut décrire comme lamentablement autre. Les Orientaux étaient rarement vus ou regardés ; ils étaient percés à jour, analysés non comme des citoyens, ou même comme des personnes, mais comme des problèmes à résoudre, ou enfermés, ou encore — alors que les puissances coloniales convoitaient ouvertement leur territoire — conquis. Ce qui compte, c’est que le fait même de désigner quelque chose comme oriental impliquait un jugement de valeur déjà prononcé et, dans le cas des habitants de l’Empire ottoman en décadence, un programme d’action implicite. Puisque l’Oriental était membre d’une race sujette, il devait être un sujet : c’est aussi simple que cela.
Along with all other peoples variously designated as backward, degenerate, uncivilized, and retarded, the Orientals were viewed in a framework constructed out of biological determinism and moral-political admonishment. The Oriental was linked thus to elements in Western society (delinquents, the insane, women, the poor) having in common an identity best described as lamentably alien. Orientals were rarely seen or looked at ; they were seen through, analyzed not as citizens, or even people, but as problems to be solved or confined or—as the colonial powers openly coveted their territory—taken over. The point is that the very designation of something as Oriental involved an already pronounced evaluative judgment, and in the case of the peoples inhabiting the decayed Ottoman Empire, an implicit program of action. Since the Oriental was a member of a subject race, he had to be subjected : it was that simple.