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Musil, L’homme sans qualités

« Avez-vous jamais vu un chien ? deman­da-t-il. Vous le croyez seule­ment ! Vous n’avez jamais vu que quelque chose qui vous est appa­ru, à plus ou moins bon droit, comme un chien. Quelque chose qui ne pos­sède pas toutes les qua­li­tés canines et qui a, au contraire, un élé­ment per­son­nel qu’aucun autre chien ne pos­sède. Comment donc pour­rions-nous jamais faire, dans la vie, ce qu’il faut faire ? Nous ne pou­vons jamais que quelque chose qui n’est jamais ce qu’il faut, mais qui est tou­jours un peu plus ou un peu moins que ce qu’il fal­lait. […] »

»Haben Sie schon je einen Hund gese­hen?« fragte er. »Das glau­ben Sie bloß ! Sie haben immer nur etwas gese­hen, das Ihnen mit mehr oder weni­ger Recht als ein Hund vor­kam. Es hat nicht alle Hundeeigenschaften, und irgen­det­was Persönliches hat es, das wie­der kein ande­rer Hund hat. Wie sol­len wir da je im Leben ›das Richtige‹ tun ? Wir kön­nen nur etwas tun, das nie­mals das Richtige und immer mehr und weni­ger als etwas Richtiges ist. […]«

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t. 1 : « 1 »
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chap. 114  : « Une crise menace. Arnheim cour­tise le géné­ral Stumm. Diotime prend des mesures pour se rendre dans l’Illimité. Ulrich brode sur la pos­si­bi­li­té de vivre comme on lit. »
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trad.  Philippe Jaccottet
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p. 759