Et, comme le grand capitaine Zisca voulait qu’après sa mort on fît un tambour de sa peau, parce qu’il pensait qu’à son seul bruit ses ennemis s’enfuiraient, je ne doute point que les lignes qui suivent, lorsqu’elles seront lues en lecture publique ou privée plus tard, éloigneront la mélancolie (même lorsque je ne serai plus là) autant que le tambour de Zisca pouvait faire fuir ses ennemis. Que je puisse cependant adresser ici un conseil à mon lecteur, présent ou futur, qui serait lui-même atteint de mélancolie : qu’il ne lise pas les symptômes ou les pronostics du traité qui suit, de peur qu’en s’appliquant à lui-même ce qu’il lit, il n’aggrave son cas en prenant pour sa propre personne ce qui est dit en général (ce que font d’ailleurs presque tous les mélancoliques), et qu’ainsi il ne se cause du tourment ou de la peine, se faisant plus de mal que de bien.
25 04 25