25 08 25

Theweleit, La possibilité d’une vie non-fasciste

Les formes de sur­vie à nous concé­dées s’épuisent sou­vent dans le plai­sir de faire mar­cher la machine, de s’y enclen­cher comme rouage, etc. Mais cela aus­si se passe de plus en plus dans l’isolement, celui des loge­ments ou des bureaux, la masse ameu­tée est elle aus­si en train d’être annexée par les foules rivées aux médias et contrô­lées par les médias, que l’on pour­rait épin­gler avec le terme impro­bable de masses invi­sibles. Elle n’a pas pour seul sta­tut celui de « foule ameu­tée plan­quée », elle a aus­si d’autres plai­sirs, change d’état, vit des sau­ve­tages, a des révé­la­tions, a aus­si ses propres angoisses. Les dif­fé­rentes « masses invi­sibles » devant l’écran changent de forme et de com­po­si­tion, tout comme d’affects, en quelques secondes. Mais cette masse ne devient ouverte qu’exceptionnellement ; c’est un indice signi­fi­ca­tif de l’accroissement des foules média­te­ment organisées.
La par­ti­ci­pa­tion à cette masse invi­sible peut aus­si se faire en dépo­sant un bul­le­tin de vote lors d’une élec­tion ; le bul­le­tin de vote en guise de lin­ceul ou de signe de bien­ve­nue aux quelques mil­liers de deman­deurs d’asile.