Les formes de survie à nous concédées s’épuisent souvent dans le plaisir de faire marcher la machine, de s’y enclencher comme rouage, etc. Mais cela aussi se passe de plus en plus dans l’isolement, celui des logements ou des bureaux, la masse ameutée est elle aussi en train d’être annexée par les foules rivées aux médias et contrôlées par les médias, que l’on pourrait épingler avec le terme improbable de masses invisibles. Elle n’a pas pour seul statut celui de « foule ameutée planquée », elle a aussi d’autres plaisirs, change d’état, vit des sauvetages, a des révélations, a aussi ses propres angoisses. Les différentes « masses invisibles » devant l’écran changent de forme et de composition, tout comme d’affects, en quelques secondes. Mais cette masse ne devient ouverte qu’exceptionnellement ; c’est un indice significatif de l’accroissement des foules médiatement organisées.
La participation à cette masse invisible peut aussi se faire en déposant un bulletin de vote lors d’une élection ; le bulletin de vote en guise de linceul ou de signe de bienvenue aux quelques milliers de demandeurs d’asile.
25 08 25