15 09 20

Libera, La mystique rhénane

La voie néga­tive s’en­tend comme pur­ga­tion, épu­ra­tion, cathar­sis du sym­bo­lisme, qu’il soit res­sem­blant ou dis­sem­blant. Les Saintes Écritures pro­posent une diver­si­té de sym­boles et de dési­gna­tions sym­bo­liques : « lion », « pierre », etc. Le tra­vail du théo­lo­gien, à la fois ana­go­gique et cathar­tique, consiste à moti­ver le signe en niant son adé­qua­tion. La voie néga­tive est donc cette démarche para­doxale qui per­met d’employer un terme au moment même où elle le nie : « Quand nous refu­sons (nega­mus) à Dieu les noms de « lion », de « pierre », disant qu’il n’est pas vrai­ment un lion ou une pierre – et pour­tant c’est ain­si qu’on l’ap­pelle dans les Écritures –, nous connais­sons qu’il y a en lui cer­tain fon­de­ment d’une per­fec­tion, dont la res­sem­blance appa­raît dans la créa­ture du nom de laquelle on le désigne. Ainsi, par le nom de « lion », nous pen­sons en Dieu le cou­rage invin­cible, par celui d”  »agneau », la man­sué­tude de la pitié, et ain­si de suite. »

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« Ulrich de Strasbourg » La mys­tique rhé­nane
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p. 106