Les idées nous marquent souvent moins par ce qu’elles disent qu’à cause de l’instant où elles nous viennent. Une idée qui s’ajuste à la cohue de toutes les autres (c’est ainsi la plupart du temps lorsque nous sommes hésitants et que nous cherchons, pesant le pour et le contre, à prendre une décision) ne nous marque pas autant que celle qui nous vient, dans l’isolement, lorsque nous ne sommes absolument pas disposés à penser et qui a donc pris le chemin le plus secret à travers les chambres obscures, à travers le coeur et les reins, le diaphragme et le foie, comme les anciens le savaient bien. Mais parce que, la plupart du temps lorsque nous dormons, nous nous en remettons à ces chambres (me si leurs verrous sont des verrous oniriques) qui cèdent à la plus faible pression de la pulsion), ces idées nous atteignent au plus profond lorsque nous nous réveillons, et ce qu’elles nous présentent alors, peu importe qu’il s’agisse d’une requête ou d’une condamnation à mort, est signé.
18 01 16