Vieillir ne m’inspire pas d’appréhension, et je suis choqué, en France, de rencontrer tant d’adolescents, de jeunes gens, pour qui avoir vingt-cinq ou trente ans, c’est tomber dans une déchéance telle que certains d’entre eux, s’ils envisagent cet avenir, disent simplement : je me flinguerai.
Mais ils ne se tueront pas. Leur mépris des autres âges les aura seulement préparés à devenir n’importe quoi, quand ce sera leur tour A se soumettre à tout, à se rabattre sur n’importe quelle bassesse intellectuelle, religieuse ou sociale, n’importe quel conformisme, à subir n’importe quelle défaite : et ils deviendront ainsi exactement ce qu’ils haïssent aujourd’hui dans les plus âgés qu’eux. Se flinguer ? Ce seront des morts, oui, mais qui puent.
18 01 16