16 01 16

Freud, L’inquiétante étrangeté

Je ne puis ici qu’in­di­quer com­ment l’im­pres­sion d’in­quié­tante étran­ge­té pro­duite par la répé­ti­tion de l’i­den­tique dérive de la vie psy­chique infan­tile et je suis obli­gé de ren­voyer à un expo­sé plus détaillé de la ques­tion dans un contexte différent1. En effet, dans l’in­cons­cient psy­chique règne, ain­si qu’on peut le consta­ter, un « auto­ma­tisme de répé­ti­tion » qui émane des pul­sions ins­tinc­tives, auto­ma­tisme dépen­dant sans doute de la nature la plus intime des ins­tincts, et assez fort pour s’af­fir­mer par-delà le prin­cipe du plai­sir. Il prête à cer­tains côtés de la vie psy­chique un carac­tère démo­niaque, se mani­feste encore très net­te­ment dans les aspi­ra­tions du petit enfant et domine une par­tie du cours de la psy­cha­na­lyse du névro­sé. Nous sommes pré­pa­rés par tout ce qui pré­cède à ce que soit res­sen­ti comme étran­ge­ment inquié­tant tout ce qui peut nous rap­pe­ler cet auto­ma­tisme de répé­ti­tion rési­dant en nous-mêmes.

,
« L’inquiétante étran­ge­té » [« Das Unheimliche », 1919]