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On ne peut assi­gner un domaine par­ti­cu­lier à l’es­sai. Au lieu de pro­duire des résul­tats scien­ti­fiques ou de créer de l’art, ses efforts mêmes reflètent le loi­sir propre de l’en­fance, qui n’a aucun scru­pule à s’en­flam­mer pour ce que les autres ont fait avant elle. Il réflé­chit sur ce qu’il aime et ce qu’il hait, au lieu de pré­sen­ter l’es­prit comme une créa­tion ex nihi­lo, sur le modèle de la morale du tra­vail illi­mi­tée. Le bon­heur et le jeu lui sont essen­tiels.

« L’essai comme forme »
Notes sur la lit­té­ra­ture [1954–1958]
trad. Sibylle Muller
Flammarion 1984
p. 6
art bonheur enfance essai jeu loisir