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L’essai ne rend pas moins mais plu­tôt plus intense, au contraire, l’in­fluence réci­proque de ses concepts dans le pro­ces­sus de l’ex­pé­rience intel­lec­tuelle. Ils ne consti­tuent pas en elle un conti­nuum des opé­ra­tions, la pen­sée n’a­vance pas de manière uni­voque, mais au contraire les moments sont tis­sés ensemble comme dans un tapis. C’est du ser­ré de ce tis­sage que dépend la fécon­di­té des pen­sées. A vrai dire, celui qui pense ne pense pas, il fait de lui-même le théâtre de l’ex­pé­rience intel­lec­tuelle, sans l’ef­fi­lo­cher.

« L’essai comme forme »
Notes sur la lit­té­ra­ture [1954–1958]
trad. Sibylle Muller
Flammarion 1984
p. 17
continu/discontinu pensée tissu/tissage/texte