Sam Langer & Antoine Hummel interviewés téléphoniquement par Radio Libération Brebis-Terre au sujet de leur lecture au Festival actOral samedi soir prochain, soir, prochain, soir.
Catégorie : Post
1er bulletin du D.É.P.R.I.M.
DÉPRIM
Département d’Étude&Évaluation des Procédures de Raréfaction des Insuccès du Matin
Objet : compte-rendu de la matinée du lundi 6 octobre
Compte-rendu
Un indice libidinal élevé et une activité génitale stable s’allient à une consistance des selles de catégorie 5 pour faire de la matinée du 6 octobre une réussite en terme de lundi, malgré une odeur d’urines fort âcre qui semble indiquer un début de geinte hépatique. Un bijou d’hangovère communique la félicité, mais raisonnablement. Avant-douche productif : lecture, traduction, beaucoup d’acquiescement, consultation des statistiques du blog (encore beaucoup – trop ? – de Chinois perdus). Absence notable de ronchon (les news lassent opportunément) mais « vive » « émotion de l’âme » sur (l’échelle de) l’âme au constat que la nuit du 5 au 6 n’a pas suffi, malgré des rêves engageants, à mater l’inforthune. Côté corps, des problèmes urticants hâtent la douche. Après-douche consacré à la rédaction de la présente. Note prospective : si le délicat virage du repas est bien négocié, les prévisions concernant l’entièreté du segment [lundi 6 octobre 2014] pourraient être revues à la hausse.
Note de la matinée 6 /10 (note moyenne des lundis : 1)
Détail du barème
Intensité émotionnelle : basse.
Dominante âme : indifférence conquérante.
Dominante fait : gaule pas piquée des hannetons.
Composition émoticône : ?,-_()
Note du compte-rendu 5/10
Ce premier communiqué du DEPRIM est trop peu soigné pour espérer dépasser la moyenne. En plus en tant que premier communiqué son rôle est de déterminer une moyenne donc voilà. À l’avenir, on gagnera à censurer ce ton par trop imitatif des bulletins météos. En revanche, on ne peut que saluer la critique d’une conception processuelle du geignement et du ronchonnement qui s’exprime dans l’emploi des déverbaux « geinte » et « ronchon ».
Temps de préparation (pour une personne ou moins)
20 (vingt) minutes d’heure environ
Appréciation générale
Encore un beau travail de mufle.
« Internet. »
Pity vie
Préface
Pity vie has been designed for the walls of the big fuckedupperia of Language after http://fundraiser.pitivi.org/blog/2014/02/26/using-gstreamer-make-smooth-slow-motion and a general impression of some selfindulgent modernpoetry from the United States pf America. In a train to Marseille, Sam Langer modified it while I was sleeping, and since I couldn’t spot his interventions afterwards, he deserves his share of authorchips.
Air
Mattresses
Romance, amour, smog
particle pollution
present :
major health hazards.Continuer
Le logiciel poétique postromantique
(…) le chercheur le plus loyal à l’égard de l’esthétique sera de manière négative celui qui se révolte contre le langage et qui, au lieu de rabaisser la parole au rang de simple paraphrase de ses chiffres, lui préfère le graphique, qui confesse sans réserve la réification de la conscience et trouve ainsi pour l’exprimer quelque chose comme une forme, sans emprunts apologétiques à l’art. (Adorno, L’essai comme forme)
Voici un diagramme du logiciel poétique postromantique. Par jeu, il prend comme contrainte l’utilisation d’un max d’icônes d’iO7, c’est dire si c’est inutile pour penser quoi que ce soit.
L’article défini devant les 5 figures (le poète, le primitif, le mystique, le fou, le enfant) désigne une idéalisation forcenée. La matrice centrale s’appelle « expérience ».
J’ai eu besoin de ce diagramme, non pas tant pour cartographier que pour obtenir une vue d’ensemble sur cette représentation qui semble avoir été majoritaire jusque dans les années 50 chez les théoriciens pas purement littéraires de la poésie (sociologues, anthropologues, philosophes, ethnologues…), avant que le logiciel heideggerien ne prenne le relais. Je vois dans le recours de non-spécialistes à ces figures l’indice de leur ancrage profond dans la conscience européenne.
Cette représentation « du poète » m’intéresse surtout en ce qu’elle manifeste une idéalisation de l’effacement social (figures ascétiques, marginales, imperverties…) et encourage des postures qui, elles, sont extrêmement performantes dans l’espace social : ainsi on aime l’enfant, le primitif, le fou ou le mystique quand il est pris en charge par une synthèse inoffensive et vaguement somptuaire ; on le corrige quand il exprime une sauvageté/sauvagerie antisociale.Continuer
Arrêter la dogure
L’adjectif pour doge est « ducal »
un regard ducal
une peur ducale
des postures ducales
des enthousiasmes ducaux
« la dignité ducale, le dogat. »
l’état d’un doge dans sa dignité s’appelle « le dogat »
quelles que soient les particularités de sa titulature
il a exercé un dogat rigoriste / bégueule pendant plus de 30 ans
son dogat a été marqué par la Rouspétance
et le Sit-in des Irrédents – la grève assise des insoumis,
première des grandes fêtes suspensives qui devaient le mener
à renoncer à la dogure, ou dogature par ces mots :
« J’ ai arrétê la dogure »
Paradoxalement, la prononciation de « dogat » réconcilie « doge » avec ses origines dogues (paradoxalement, l’élévation à une dignité rapproche de la condition primaire).