16 04 14

Brecht, Journal de travail

j’a­vais envoyé au READER’S DIGEST (tirage 3 mil­lions 1/2 envi­ron) quelque chose sur hit­ler pour la série « le carac­tère le plus inou­bliable que j’aie ren­con­tré ». cela me revint promp­te­ment. feucht­wan­ger rap­porte que même tho­mas mann, même wer­fel très en vogue ici se sont vu retour­ner leurs contri­bu­tions. le maga­zine met une demi-dou­zaine d’ex­perts sur les envois. l’un véri­fie uni­que­ment si la chose est bien mar­ron, un deuxième si elle pue bien, un troi­sième si elle ne contient pas aus­si des frag­ments solides etc. ain­si véri­fie-t-on sévè­re­ment si c’est bien de la merde avant de la prendre. (l’ex­pert en sus­pense, l’ex­pert en carac­tères, l’ex­pert en « réa­li­tés vivantes » etc.)

ich hatte READERS DIGEST (auflage etwa 3V2 mil­lio­nen) zu ihrer serie >mein unver­geß­lichs­ter cha­rak­ter< etwas über hit­ler ein­ges­chickt. es kam prompt zurück, feucht­wan­ger berich­tet, daß auch tho­mas mann und der hier sehr erfol­greiche wer­fel ihre bei­träge zurü­cke­rhiel­ten, das maga­zin setzt ein halbes dut­zend exper­ten an die ein­sen­dun­gen. einer prüft nur, ob das ding auch braun ist, ein zwei­ter, ob es auch stinkt, ein drit­ter, ob es auch nicht feste bro­cken enthält usw. so streng wird es geprüft, ob es auch scheiße ist, bevor es genom­men wird, (expert für Spannung, expert für Charakterisierung, expert für >lebensnähe< usw.)

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trad.  Philippe Ivernel
, , , 21.4.42, trad. lég. modi­fiée