« [Q]ue faites-vous, en lisant ? Je vous répondrai tout de suite : vos opinions omettent ce qui ne leur agrée pas. L’auteur a déjà fait de même. Rêvant ou rêvassant, vous omettez également. Je constate donc ceci : la beauté ou l’émotion entrent dans le monde par l’omission. Notre attitude au sein de la réalité est évidemment un compromis, un état moyen dans lequel les sentiments s’empêchent mutuellement d’atteindre au déploiement de la passion et se perdent dans la grisaille ; les enfants, qui ignorent encore cette attitude, sont donc plus heureux et plus malheureux que les adultes. Et j’ajouterai tout de suite que les gens bêtes omettent aussi ; on sait bien que la bêtise rend heureux. Voici donc ma première proposition : que nous essayions de nous aimer comme si vous et moi étions les personnages d’un poète qui se rencontrent dans les pages de son livre. Négligeons donc, en tout cas, cette enveloppe de graisse qui vous fait croire que la réalité est chose toute ronde. »
»Was tun Sie da ? Ich will gleich die Antwort geben : Ihre Auffassung läßt aus, was Ihnen nicht paßt. Das gleiche hat schon der Autor getan. Ebenso lassen Sie im Traum oder in der Phantasie aus. Ich stelle also fest : Schönheit oder Erregung kommt in die Welt, indem man fortläßt. Offenbar ist unsere Haltung inmitten der Wirklichkeit ein Kompromiß, ein mittlerer Zustand, worin sich die Gefühle gegenseitig an ihrer leidenschaftlichen Entfaltung hindern und ein wenig zu Grau mischen. Kinder, denen diese Haltung noch fehlt, sind darum glücklicher und unglücklicher als Erwachsene. Und ich will gleich hinzufügen, auch die Dummen lassen aus ; Dummheit macht ja glücklich. Ich schlage also als erstes vor : Versuchen wir einander zu lieben, als ob Sie und ich die Figuren eines Dichters wären, die sich auf den Seiten eines Buchs begegnen. Lassen wir also jedenfalls das ganze Fettgerüst fort, das die Wirklichkeit rund macht.«