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Bloch, Le Principe espérance

L’air s’offre au corps, la seule chose que tout le monde pos­sède de toute façon. Jamais le sport ne fut mis à l’honneur, pra­ti­qué, pla­ni­fié autant que de nos jours, jamais on n’a tant atten­du de lui. Il passe pour être une acti­vi­té saine, le cœur du spor­tif a sup­plan­té celui du joyeux buveur de bière. La peau bron­zée confère sans plus l’éclat de la san­té, c’est le sud ou la mon­tagne qu’elle incarne au pays. On prend son par­ti du fait que dans des condi­tions de vie res­tées bour­geoises, le sport abê­tit, et que dès lors il est encou­ra­gé par ceux d’en haut.

[Die Luft] bie­tet sich dem Körper an, der ohne­hin jedem gehört. Nie wurde mehr Sport gewün­scht, getrie­ben, geplant als heute, nie mehr von ihm erhofft. Er gilt als gesund, das Sportherz hat das Bierherz ver­drängt. Gebräunte Haut macht ohne wei­teres blü­hend, bringt Süden oder Höhe flei­sch­ge­wor­den her­bei. In Kauf wird genom­men, daß Sport in geblie­be­nen bür­ger­li­chen Zuständen oft ver­dummt, also schon deshalb von oben geför­dert wird.
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t. 2 : « Les épures d’un monde meilleur »
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chap. 34  : « Le corps s’exerce, tout va bien »
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trad.  Françoise Wuilmart
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