168. C’est la diglossia associée à la dichotomie écrit-oral qui conditionne la création de la poésie au sens moderne par les Troubadours. Elle occupe le terrain sans opposition, à la différence de la poésie des Anciens qui est marquée nécessairement comme intellectuellement inférieure.
169. L’importance de la poésie des Troubadours (et de la prose vernaculaire qui en dépend) apparaît mieux. En outre le trobar a inventé le concept fondamental de toute poésie : l’amour, inséparable de l’amour de la langue.
170. La poésie est mémoire de la langue par amour, par l’amour.
171. L’oralité poétique contemporaine est une non-non oralité.
172. Le dissoi logoi recommande l’association de noms communs pour la mnémonique des noms propres, et réciproquement. La poésie (Gertrude) traite les noms communs comme les noms propres des choses.
173. Le poète « fabbro » pratique une « mimesis » particulière : l’imitation de la poésie par la poésie. C’est le pendant du travail d’invention de la mémoire.
174. Le « big shopper » est mon instrument d’aède.
175. Que la poésie ne dit pas « quelque chose ». Parce que ce qu’elle dit n’est pas séparable d’elle ; du moins dans les poèmes.
176. Car la poésie qui est l’absente de tout poème, dit la langue, est sa mémoire.