21 11 20

Si quelqu’un croyait que Zéïd est debout, au moment où il est assis, sa dévia­tion de la véri­té ne serait pas [grave] comme la dévia­tion de celui qui croi­rait que le feu est au-des­sous de l’air, ou que l’eau est au-des­sous de la terre, ou que la terre est plane, et d’autres choses sem­blables ; la dévia­tion de ce der­nier ne serait pas comme la dévia­tion de celui qui croi­rait que le soleil est [tiré de l’élément] du feu, ou que le ciel est un hémi­sphère, et d’autres choses sem­blables ; la dévia­tion de ce troi­sième ne serait pas comme la dévia­tion de celui qui croi­rait que les anges mangent et boivent, et d’autres choses sem­blables ; la dévia­tion de ce qua­trième ne sait pas comme la dévia­tion de celui qui croi­rait qu’il faut ado­rer quelque autre chose que Dieu. Car à mesure que l’ignorance et la fausse croyance se rap­portent à un objet plus grand, je veux dire, à celui qui occupe un rang plus impor­tant dans l’Être, elles ont plus de gra­vi­té lorsqu’elles se rap­portent à ce qui occupe un rang infé­rieur.

Le Guide des éga­rés [מורה נבוכים ; دلالة الحائرين 1190]
t. 1
chap. 36
de l’a­rabe par Salomon Munk (1856–1866), nou­velle édi­tion revue et mis à jour sous la dir. de René Lévy, avec la coll. de Maroun Aouad
Verdier 2012
p. 175
erreur fallacie ignorance judaïsme maïmonide philosophie théologie