(Aménagement du territoire de subjectivité spectaculaire)
Bonjours, je vais bien.
Je vais faire une analyse.
En direct de mon intérieur, du nid de mes opinions, du terrier de mes visions.
Je vais expliquer dans une video.
Suivez-moi dans ma video.
Je ferai une nouvelle video si celle-là n’est pas suffisante.
Je vais bien, je vous adresse ce message.
Il faut que ce soit bien compris.
C’est pas les voisins qui me gênent, là.
Je vous adresse cet appel via depuis à travers mon media.
Un dix-huit juin par jour pendant toute la vie.
Je vais m’individuer devant vos yeux par un récit du monde qui va vous retourner, vous faire voir, vous ouvrir les yeux.
Regarde ! De la liberté d’expression. De la pure. De la bonne. De la vraie.
Sans filtre. Et comme ça fait un petit bail que je couve mes dernières opinions.
J’analyse. Je fais comparaître mes petits.
Une maison, une piaule, une piscine à boules où les boules sont mes opinions.
Bonus-source : La trentième maison de Georges Simenon
Ein Querschnitt durch alles (3/3)
On pense, on craint, quand on prépare un bœuf bourguignon, de ne pas vraiment cuisiner un bœuf bourguignon, quand on écrit de la poésie (vers, champs, blocs, ou lignes, ou phrases, ou propositions) de ne pas être en train d’en écrire, quand on fait un film, de ne pas être suffisamment dans le cinéma – ou trop, ce qui revient au même, la posture consistant à vouloir à tout prix se situer dans la Nouvelle Cuisine, l’Anti-Poésie, ou le Non-Cinéma, produit des effets identiques, puisqu’elle présente l’assignation à un lieu, et l’obligation conséquente qu’aurait ce qu’on fait d’y entrer, ou de ne pas désirer y être, comme un impératif. Ce n’est pas un problème de savoir ou de maîtrise technique, mais le désir, soutenu par l’exclusion qui cerne ce dont on s’exclut, de rejoindre le point d’ancrage, l’horizon rêvé où l’on fait du vrai bœuf bourguignon, de la poésie, du cinéma – ceux qui sortent, à reculons ou excités du cinéma / de la poésie, les refondent, mais ceux qui s’y sentent et le revendiquent ne font pas mieux, en les maintenant bien inaliénables, privés.
Nathalie Quintane, Mortinsteinck
Bonjours. Cet épisode porte sur l’épisode précédent. Depuis lui, j’ai eu 30 ans et deux fois suis monté sur scène : une fois pour faire rire par absence de dramaturgie, une autre fois pour faire chier par absence de dramaturgie. Ça n’est ni une chose ni une chose dont je suis fier, mais le temps écoulé en substance depuis l’été dernier a – comme le post de forum reproduit ci-dessus et cousu depuis juin dans la doublure de ma veste – instamment posé la question si je voyais toujours, ayant eu 30 ans, des choses comme j’en voyais plus jeune dans les nuages du ciel ou dans le sperme des draps.
La langue allemande enseigne
- qu’on peut poser la question si… (die Frage ob…) sans passer par de savoir si…2
- qu’on doit faire attention à ne pas être dupe d’elles quand on parle des choses, celles qu’on voit comme celles qu’on croit voir, celles perçues comme celles conçues, parce qu’elles circulent sous deux formes, deux sens, moins binaires que bifrontes : le Ding (un informe dardé : pierre, gland, chat, chien – toute configuration de la matière animée comme inanimée) et la Sache (une belle et authentique question : une dramatique de gland, un débat sur chat, l’affaire pierre, le souci chien – à chaque fois tout un plat).
Il semble évident que la plupart d’entre nous voit la plupart du temps dans tout – ses cieux comme ses draps – toute une production plutôt que du produit produit. C’est que tous nous dramatisons. Tous faisons de gros, gros efforts de dramaturgie pour ne pas nous cantonner à la vue mais accéder à la vision.
On aurait tort de croire que nos efforts de dramaturgie se réduisent aux moments où, monde des mondes, self des selfs, cœur des cœurs et cervelle des cervelles, on s’offre tout son soul sur scène à la grabouille d’un parterre d’yeux verjutés de chiance ou de rire.
Pour se laisser faire indolent de la dramaturgie, il suffit d’un plan ; de même pour se mettre à faire impérieux de la dramaturgie, il suffit d’un espace travaillé par le regard comme fond : cieux, draps, page blanche, scène de théâtre effectivement. Il suffit d’avoir saisi, dans la grabouille d’un mur, d’un ciel, d’un tissu, d’une sauce de salade, ou dans le bordel de déterminations historiques qui saturent la page blanche et la scène, un ensemble et de s’y tenir, plutôt que de s’en tenir à la vue d’un hétéroclite profus.Continuer
- « Objets que je vois dans cette tache d’eau (EDIT : de sperme) : Est-ce que vous voyez toujours des choses comme vous en voyiez dans les nuages quand vous étiez plus jeunes ? » ↩
- Existe aussi en fronchais courant, traduit de l’allemand, nobilier, provincial, ancien, contemporain : Essai sur la question si Homere a connu l’usage de l’escriture…, Traité où est examinée la question agitée en ce temps, scavoir si un protestant peut se sauver…, Examen de la question, Si les décimateurs ont l’intention fondée en droit à la perception de la dîme des fruits insolites en Flandre…, Discours sur la question, si ceus qui font profession de la Religion Reformée peuvent en bonne conscience assister le party d’Autriche, Familier Eclaircissement de la question, si une femme a esté assise au Siege Papal de Rome entre Leon IV. et Benoist III., Si toi aussi sur un télésiege tu te pose la question si tu peux sauter, Lettre sur la question si l’essence du corps consiste dans l’étendue, etc. ↩
B R A V (PAM2152)
BRAV est la relecture, le 4 décembre 2014, par Lotto Thiessen et Erica Zingano d’une improvisation donnée par Antoine Hummel et Sam Langer au Palais de la Poésie de Paris le 12 novembre 2014, dont l’enregistrement original s’est révélé inexploitable dans son intégralité. De la captation du 12 n’ont été conservés dans le montage du 4 que les passages ris, parfois en contexte.
Antoine Hummel : colon basse, speaker natif bourgeois
Sam Langer : collabo de colon basse, connu pour ses rôles antérieurs de colon basse
Lotto Thiessen : colon colonisée alto, rire basse
Erica Zingano : colonisée alto
Auda City : paulstretch, échos, réverbes, tempi varium algebrosis
BRAV est un produit produit dans le cadre de la Petite Année de la Marchandise.Continuer
Otto und die Sirenen (PAM2052)
Otto und die Sirenen : ein Versuch über die Onomastik der Ware und der Leute raconte l’histoire de choses et de gens qui portent le nom de leur fonction, de l’usage de leur corps comme projet de vente ou projet de séduction. Le bouclette est écrit en grec épique de dictionnaire, en allemand marxiste d’essai et en allemand de dictionnaire.Continuer
Un clerc
Kenneth Goldsmith est un poète américain, primé par le MOMA et reçu à la Maison Blanche, qui a bâti son œuvre et sa réputation sur la pratique et l’historicisation de la « non-expressivité » et de la « non-originalité ». Le 13 mars 2015, Goldsmith a lu en public, dans une université américaine, un poème intitulé The Body of Michael Brown qui consistait en la reprise, présentée comme littérale, du texte du rapport d’autopsie d’un jeune homme noir assassiné par un officier de police le 9 août 2014 1. Répondant aux controverses nées de cette lecture, Goldsmith s’est récemment posé en victime d’une censure morale venant de la gauche.
Cette justification fait suite à une une déclaration quasi martyrologique dans laquelle il affirme avoir simplement reproduit le texte de l’autopsie – sans l’éditorialiser (mot anglais pouvant signifier « interpréter » ou « angler », dans le jargon journalistique) –, défendant une pratique de la littéralité qui indique (guck mal !), mais l’air de rien et sans la souligner, la teneur ou la charge idéologique du document source. La robe du grand mage débusqueur d’idéologies s’éraille cependant lorsque Goldsmith admet avoir altéré le texte pour produire un effet poétique (« altered the text for poetic effect »), traduit en anglais standard des termes du lexique médical qui seraient demeurés obscurs et auraient interrompu le flux du texte (« translated into plain English many obscure medical terms that would have stopped the flow of the text ») et narrativisé le texte de manière à le rendre moins didactique et plus littéraire (« narrativized it in ways that made the text less didactic and more literary »)2.
Que ces ajustements, retouches, altérations du texte d’origine ne soient pas perçus comme des écarts conséquents par rapport au vœu de littéralité interroge. Quel genre de théorie du langage suppose ces procédures non-expressives ? Quel territoire un terme comme « éditorialiser » recouvre-t-il si de tels arrangements en sont exclus ? Quel « art poétique » s’accommode de la polarité littéraire vs. didactique ?
Plus loin, Goldsmith dit n’avoir ajouté ni altéré un seul mot ou sentiment qui ne préexistât dans le texte d’origine (« That said, I didn’t add or alter a single word or sentiment that did not preexist in the original text. »). Un littéraliste déclaré affirme donc que la précaution qui consiste à préserver un lexique ou un registre sentimental suffit à tenir le serment de loyauté à l’égard d’un texte. Mais quelle est, au juste, la nature d’une loyauté au seul « scribe » – celui dont on prend la peine de corriger l’expression ?
On dit : le remontage de l’expérience du témoin est un problème dramaturgique vieux comme le premier crime. La réécriture « correctrice » de l’expérience du scribe fait, elle, en 2015, écho aux pratiques plus anciennes du clerc : assimilation de l’expérience individuelle à un corpus stylisé (piégé dans la catégorie dramatique de l’épiphanie qu’on peut aussi bien appeler breaking news), corpus auquel est conféré le privilège du caprice dans la désignation, la nomination et la domestication du flux. Ainsi le programme de non-expressivité et de non-originalité s’appuie-t-il commodément sur des énoncés originaux qu’il s’approprie dans la tradition (et dans le préau) de l’académie, celle qui aliène en prétendant transmettre.
Le même problème dramaturgique s’était posé à l’occasion de l’exposition exhibit b, dont les organisateurs ont répondu aux accusations de racisme par une déclaration dont le fond était que leur bonne foi d’antiracistes suffisait à pousser du bon côté du regard la reproduction de tableaux vivants par des acteurs noirs in situ. Le fait que la reproduction littérale, par des agents institutionnels, de zoos humains à l’intérieur d’un théâtre, se fût heurtée à des manifestations de non-acteurs également vivants et également noirs à l’extérieur du théâtre, constitue un énoncé d’une « littéralité » qu’aucune glose ne saurait réduire : à partir de maintenant, se laver les mains dans la grande tradition cathartique au sein d’une société bâtie et nourrie sur l’exploitation et sa douce historisation dans l’ordre des Grandes Découvertes (l’esclavage comme « contact » anthropologique, la colonisation comme « middle ground » etc.), ne sera plus possible.
Cette idéologie, qui a produit des cartographies molaires aux paysages discontinus, trouve son prolongement dans la foi de l’institution en son contexte comme paysage de reproduction d’exception (non-problématique en soi). À cette confiance, les non-acteurs répondent par la convocation d’un contexte plus large, celui d’une société dans laquelle le racisme est considéré comme une tache (« le cancer de la société ») pour éviter d’être traité comme mode, la collection d’énoncés qui va du cri de singe aux jets de bananes occultant la fabrique insidieuse du racisme institutionnel. Ainsi, en 2015, des non-acteurs à l’extérieur du théâtre ont une connaissance plus fine des problèmes de poétique et de dramaturgie que des artistes, à l’intérieur.
Le geste de Goldsmith rapatrie un corps noir dans le discours biologisant de l’universalisme blanc (fait d’une collection d’énoncés sans cesse contredits par la permanence de l’exploitation) et dit, depuis l’intérieur du théâtre, ce que ses énoncés dissimulent sous le va-de-soi de l’antiracisme : « une fois morts nous serons égaux ». En fait de littéralité, son geste ne fait que préserver l’équiformité de son document source3, mais il défère à son texte (par les modifications mentionnées tout à l’heure, les corrections de clerc) le statut de document de culture solidaire d’un ordre dramaturgique solidaire d’un ordre institutionnel ; aussi n’y a‑t-il rien d’étonnant à ce que son geste appelle, en fin de compte, le même ordre de commentaires que ceux produits par sa cause (le défendre en définissant l’art conceptuel comme pain stimulus ne fait que confirmer ceci : la carte des affects suscités par une telle œuvre est superposable à celle de ceux suscités par le meurtre lui-même).
C’est ainsi que la conceptualité, en partie parce que décrétée de l’intérieur, rejoint les discours formalisateurs et indexateurs (rapports, gloses, expertises). Et c’est ainsi que Goldsmith, plein d’une foi dans son geste et dans une dramaturgie qui l’excepte (foi résumée dans la célébration d’une force du décontexte), se voit confirmé dans son rôle de clerc.
- Le rapport d’autopsie est libre d’accès (pdf, 6 pages, 15,7Mo) ↩
- Une dernière retouche, concernant l’agencement, n’est pas mentionnée par l’auteur dans ce message : la description des parties génitales de M. Brown a été déplacée en toute fin de texte, comme la soulignant de fait et couronnant l’ensemble du texte, ce qui ne peut susciter un simple commentaire mais appelle probablement un exposé long-comme-ma-bite sur les perceptions et représentations du « corps noir ». ↩
- L.L. de Mars, dans Synoptikon II – dérive du littéral (Pré Carré 3), et à propos de tout autre chose, fait la différence entre la littéralité soumise à sa cause énoncée (« elle traque une fidélité à sa cause — par une harmonique formelle, une équiformité déjà bien problématique — qui garantirait la forme idéalement sans reste susceptible de renvoyer aux conditions de sa réalisation, et autorisant le même ordre des commentaires, des interprétations, des propositions. On peut déjà s’interroger sur le sens d’une forme programmatiquement motivée par sa disparition même… ») et la littéralité qui abolit le supposé rapport, primordial, causal de l’énoncé sur la représentation (« c’est dans la morsure imperceptible d’un corps sur l’autre que l’énoncé et l’image qui en rend compte font de la littéralité une relation réciproque. »). Le texte de Goldsmith appartient à la première catégorie ; ce n’est qu’une image – infiniment expressive – de son propre conditionnement. L’ambition, celle d’une désubjectivation des modes de représentation, est non seulement manquée mais contredite par une déclaration de littéralité qui ignore le biais culturel par lequel elle paie son tribut à l’énoncé de référence. Autrement dit, sa procédure n’accomplit pas un décontexte radical, elle produit un recontexte spectacularisant. ↩
Une aube rare
Une aube rare
de 113,9 mo
sous les frondaisons du jardin de copropriété
en son état à jamais le plus
21 mai 2015.
Une véritable salade de trois-quarts d’heure de pies,
de geais, de corbacs, des coups de force,
des rixes de batailles de conquêtes de femmes
inédites depuis le début du printemps
et depuis le balcon même à propos d’un chêne
une altercation
sur toute la minute 44
pour une histoire
INSENSÉE de chêne !!!!!
c’est une jungle de geais hommes exprimant le rut
dans un déchaînement de syrinx
le vrombissement incroyable
des musculeuses syrinx de Pie également
qui avait commencé très, très tôt (~ 03h00)
à se taper dans les membranes pour des motifs de séduction
mais aussi d’intimidation par exemple
et en fin de compte
dans tout ça
du silence mais peu de reprises de souffle
un aguet permanent
chez ces peuples oiseaux dont
j’apprécie l’augure qu’ils font à cette journée
à cette bonne, supère journée du 21 mai 2015.
Une version « amas »
mise en boule dans 4 minutes
sans perte sinon troncation de silences
OHNE BZW. MIT (PAM1952)
Beaucoup d’ardeur dans OHNE BZW. MIT, l’ep 19 sur les 52 que nous proposerons lors de la Petite Année de la Marchandise, autour de la question des cheveux dans le pain.
‘s just 91 Chichester Drs, going wrong ways down the life
(Patrick Tradition)
i have abandoned making sense like a building with floors / i now only seek satisfaction with
dog / relieving itself against sculpture / skeezes a small bit of orion from its blatt / and so does
the sculpture / which song is for our best friend / my sculpture / and my dog / i’ll take it they
say / oui allo / have you done something great / i end up with text in the book / to clear up the
problem of it is going to be a classic / skin the district / they don’t pay god do they / i hear the
(shriek) machine / independently professing its identity in form of shriek / “ICH WAR EIN
tIGER” / chhcchhhhhhchhhhhhhchhhhhhchhhh / and i take the liberty / since i created it / to
destroy / télétel nom noms / on voyage dans la mayonnaise / on sort on mère / dans les
vacances do fim de semana / viagase na mayonnese / on est joy euchx / aber das K bleibt in
Deutschland / ein ausgesprochenes /
Privileggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggg
an alps of meat
cut the silence
put all the conversations in a pile
chop & mash
chash & mop
hair keeps the bread baby
Bopping the Kitchen Mang (PAM1752)
The kitchen’s mob ep consists of a shamanic procedure, which can be described as
trying to make mopping the kitchen floor more interesting
despite it being interesting already
To mop the kitchen floor is in itself a procedure ; and here, taken as the fundamental one, it reveals its big bang, its propellant quality, as in
in everything there is big bang
Why is this a shamanic procedure ? Because it defers to an hermeneutics of time, in which everything makes sense in relation to the initial moment of mopping the kitchen floor. To call it a moment already assumes that there is in itself something to suck out, hermeneutically, from mopping the kitchen floor, from mopping the kitchen floor as a soundwhole, at least.
There is nothing lacking in mopping the kitchen floor ; we mob the mopping of the kitchen floor by taking it as a soundwhole from which there is something to suck out.
Calling it a moment assumes
a peculiar dynamics
that is prone to reveal
what our mediocre senses miss -
unhearable sounds
resonances
paulstretches of everyday life
in an environment that we take to be unpaulstretched,
compact, realistically paced
levelled
normalized
balanced for the benefit of our picked affects -
whereas it has in fact
a kind of specific
meteorology
which in this case can be called the micro-climate
of having mopped the kitchen floor.
In that as well
for that as well
at that as well
through that as well
gibt’s ein big bang
the grösser bang of
every ment
every second is hm
a source of mentism
therefore in every moment
there is a meme which bangs
just as a bang does
when it bigs
itself
or just actually when it bigs.
To every bang we
big
our attentions
binding them to biggity
bangless about what we hear.
We respect as
in we show respect to
mopping the kitchen floor
not as an activity
but as a moment
of sounding.
We’re sounding in
what has sounded.
We’re living in
what has worlded.
Peurk.
POH.
PAM1652 – Body choir
corps : partie matérielle des êtres animés
voix : faculté d’émettre des sons
PAM1652, considérant toutes les configurations de la matière comme animées, considère tous les sons émis comme des voix ; pas forcément des voix expressives mais en tout cas des phonations : de l’air passe au crible des cordelettes de matière comme des doigts sur un grand quipou, les nœuds seuls arrêtant.
la chorale animée de la paroisse de Pitch
entonne affectée
sa partie matérielle
pièce en quelques actes pour
trois audacités et autant de corps
librement accordés
les petits bruitistes édentés de la basilique Sainte-Auda
entonnent affectés
dans le contexte en soi dépitchant d’une descente de weekend
où il n’y a (plus) rien à célébrer
leur partie matérielle
sous le frontistère du baptême de l’art
les parties matérielles du chapispice de Voix
mènent affectés
le grand test de leurs usages
contre des conduits et des cavités voisés ou obstrués
dans la tradition de la phonation
à tout appliquée
le chœur paroissial des pitchounes de Corps
entame affecté
une bidouille pas inhabituelle
accompagné d’un dépitcheur qui fait
varier plus que naturellement
corps ne varie
molaire sous de la gaze
les jeunes entrepeaux de l’église de Métaphysique Réformée
exécutent affectés
Ruminer contre Savourer
épique reprise du tube humaniste
Écorché contre Corps
(colère dans le taffetas)
les jeunes noisistes du camp d’Être
conspirent affectés
au rétablissement des états de la sidération
molaire dans le taffetas
d’avant la voix
PAM1552 – Luminous creeps
« Luminous creeps » is a storytelling after the manner of couper/foutre.
A luminous creep : someone who vaunts a power of insight that is meant to transcend any situation, and in particular whichever given situation that the creepy luminosity instantly transforms into its own receptacle. I can tell that you’re afraid to go to this party. How can you tell I’m afraid, you don’t know me. I can tell because of my ability to detect fear.
Luminous creeps : the aftereffects a luminous creep can produce, the echo or reverberation that stays on after the situation is over ; the unwanted gift of the luminous creep ; the real transcendent power.
DISCLAIMER. Japan is just in this EP the arbitrary name for any possible destination aimed at by nonchalant freelancers, as they say in their awful skat : « yeah, I’d move to Berlin but my girlfriend wants to move to Japan so maybe I’ll move to Japan. »