abges­chlos­se­ner Umfang des Ganzen erken­nen ließ, und die, noch weni­ger an ein bes­timmtes Erinnerungszeichen geknüpft, sich unter dem wei­ter­bil­den­den Einflusse, nicht etwa nur einer sam­meln­den Gelehrsamkeit, son­dern des näm­li­chen Dichtergeistes, der sie ges­chaf­fen hatte, fortp­flanzte. Tatsachen oder Beobachtungen, die ein poe­tisches Gewand anfän­glich nur leicht umhüllte, ents­tell­ten und ver­bar­gen die Oberladungen der aus­schmü­cken­den Folgezeit.

Die Rückschritte der Poesie [1828]
Felix Meiner 1982
p. 12

Hält jene auf dem Wege zur Wahrheit mit allen übri­gen Anlagen und Fähigkeiten des Geistes glei­chen Schritt, so fliegt hin­ge­gen der Dichtergeist, ein ewi­ger Zeuge, aber ein täu­schen­der Beruhiger des unver­tilg­ba­ren Triebes nach Erkenntnis, den jene lang­sa­mer aber daue­rhaf­ter zu befrie­di­gen bes­timmt sind, ihnen allen um so wei­ter voraus, mit je größe­ren Schwierigkeiten sie noch zu kämp­fen haben, und je müh­se­li­ger sie sich Bahn bre­chen.

Die Rückschritte der Poesie [1828]
Felix Meiner 1982
p. 6

Il faut dans ces condi­tions, bien gar­der pré­sent à l’esprit que le logos apo­phan­ti­kos dont parle Aristote s’établit dans un double sys­tème d’oppositions :

- Il s’oppose expli­ci­te­ment [Peri her­me­neia, 4, 17a2] à la prière, à l’ordre, au com­man­de­ment, bref à toutes ces for­mu­la­tions qui ne peuvent pas être rame­nées à des pro­po­si­tions vraies ou fausses. Le logos apo­phan­ti­kos est donc un type d’énonciation qui s’oppose à d’autres énon­cia­tions. Le logos apo­phan­ti­kos est alors un énon­cé décla­ra­tif.

- Il s’oppose impli­ci­te­ment, ou en tout cas à un autre niveau, à des énon­cés qui ont aus­si la forme décla­ra­tive, mais qui sont mis en jeu et qui fonc­tionnent au niveau de leur réa­li­té d’événement ; en tant que choses pro­duites ; en tant que choses his­to­ri­que­ment pro­duites (hic et nunc) et par des sujets déter­mi­nés.

À ce niveau-là, l’apophantique n’est plus une caté­go­rie d’énoncés. C’est une opé­ra­tion, c’est un geste sans cesse renou­ve­lé par lequel le rap­port d’un énon­cé à la réa­li­té, à l’être, à la véri­té est dénoué au niveau de l’événement énon­cia­tif et repor­té à ce qui est dit dans l’énoncé et au rap­port entre ce qui est dit et les choses elles-mêmes.

L’apophantique, c’est ce qui éta­blit entre l’énoncé et l’être un rap­port au seul niveau (tou­jours idéal) de sa signi­fi­ca­tion. Et c’est par rap­port qui a son lieu dans la signi­fi­ca­tion que l’énoncé peut être vrai ou faux.

L’apophantique appa­raît alors comme une opé­ra­tion de dépla­ce­ment de l’être vers l’idéalité de la signi­fi­ca­tion. Et elle s’oppose non plus à d’autres types d’énoncés (non décla­ra­tifs) mais à une opé­ra­tion inverse qui consiste à main­te­nir le rap­port de l’énoncé à l’être au seul niveau de l’événement dis­cur­sif. Appelons cette opé­ra­tion inverse de l’apophantique l’opération sophis­tique, éris­tique.

Leçons sur la volon­té de savoir (1970–1971)
Seuil 2011
p. 64–65

Le sophisme a beau faire jouer des oppo­si­tions fami­lières être/­non-être, contradictoire/non contra­dic­toire, vrai/faux, il faut bien se rendre compte de la manière dont se fait ce jeu :

- vrai/faux fonc­tionne comme équi­valent : accordé/pas accor­dé,

- être/­non-être fonc­tionne comme équi­valent : dit/pas dit,

- non contradictoire/contradictoire comme rejeté/non reje­té.

Toutes oppo­si­tions, on le voit, qui jouent au niveau de l’existence du dis­cours comme évé­ne­ments dans un jeu.

Leçons sur la volon­té de savoir (1970–1971)
Seuil 2011
p. 63–64

Ne pas se contre­dire dans le jeu sophis­tique, c’est dire la même chose. La même chose iden­ti­que­ment, sub­stan­tiel­le­ment. Se contre­dire, c’est sim­ple­ment dire autre chose, ne pas dire la même chose. On voit bien que dans une phi­lo­so­phie du signi­fié et de la dif­fé­rence, on peut très bien dire une chose, puis une autre, sans se contre­dire ; en revanche dans la sophis­tique, où le seul être c’est ce qui a été dit, il n’y a que deux pos­si­bi­li­tés : ou bien dire la même chose, ou bien ne pas dire la même chose (tenir ou ne pas tenir, ce qui est bien contra­dic­toire).

Leçons sur la volon­té de savoir (1970–1971)
Seuil 2011
p. 63–64