L’originalité coquettement, savamment voulue, travaillée, selfsame.
Lu
Le premier qui ne soit pas triomphant mais s’accuse, montre ses plaies, sa paresse, son inutilité au milieu de ce siècle travailleur et dévoué.
Le soleil entrait de toutes parts dans la chambre, car il n’était que trois heures de l’après-midi, et ses larges rayons étaient bleus, parce qu’ils traversaient de grands rideaux de soie de cette couleur. Il y avait quatre fenêtres très hautes et quatre rayons très longs ; chacun de ces rayons formait comme une échelle de Jacob dans laquelle tourbillonnaient des grains de poussière dorée, qui ressemblaient à des myriades d’esprits célestes montant et descendant avec une rapidité incalculable, sans que le moindre courant d’air se fît sentir dans l’appartement le mieux tapissé et le mieux rembourré qui fût jamais. La plus haute pointe de l’échelle de chaque rayon bleu était appuyée sur les franges du rideau, et la large base tombait sur la cheminée. La cheminée était remplie d’un grand feu, ce grand feu était appuyé sur de gros chenets de cuivre doré, représentant Pygmalion et Ganimède ; et Ganimède, Pygmalion, les gros chenets et le grand feu brillaient et étincelaient de flammes toutes rouges dans l’atmosphère céleste des beaux rayons bleus.
Le ton de voix de Heidegger est prophétisé dans la discussion schillerienne sur la dignité comme fermeture sur soi ou comme fixation du soi : « Si on a l’occasion d’observer la grâce affectée, dans les théâtre de salle de bal, on peut aussi très souvent étudier la fausse dignité dans les cabinets des ministres et dans les salles d’études des hommes de sciences (particulièrement dans les universités). Si la vraie dignité se satisfait d’empêcher la domination des affects et si elle pose des limites à la pulsion naturelle simplement là où celle-ci veut jouer le maître, c’est-à-dire, dans les mouvements involontaires ; au contraire, la fausse dignité régit aussi les mouvements volontaires avec un sceptre de fer, elle réprime les mouvements moraux, lesquels sont sacrés pour la vraie dignité, aussi bien que les mouvements de la sensibilité et elle détruit tout le jeu mimique de l’âme qui s’expose dans les traits du visage. Elle n’est pas seulement sévère à l’égard de la nature rebelle, mais dure à l’égard de la nature soumise, et elle cherche sa ridicule grandeur dans l’asservissement de celle-ci et, là où cela ne réussit pas dans sa dissimulation. Comme si elle avait voué une haine irréconciliable à tout ce qui s’appelle nature, elle enveloppe le corps dans de longs vêtements à plu qui en cachent tous les membres, elle réduit l’image des membre par un lourd appareil d’inutiles ornements et se coupe même les cheveux pour remplacer le cadeau de la nature par le produit de l’art. Si la vraie dignité, qui n’a jamais honte de la nature, mais seulement de la nature brute, reste toujours libre et ouverte, même là où elle se tient en soi, si on voit une sensation rayonner dans ses yeux et l’esprit calme et serein se reposer sur son front éloquent ; au contraire, la fausse dignité inscrit la gravité dans les plis du visage, elle est fermée et mystérieuse et surveille soucieusement ses traits comme un comédien. Tous les muscles du visage son tendus, toute expression naturelle et vraie disparaît et l’homme tout entier est comme une lettre scellée. Mais la fausse dignité n’a pas toujours tort de tenir le jeu mimique de ses traits sous une sévère discipline ; parce qu’il pourrait peut-être en dire plus qu’on ne le voudrait – précaution qui n’est certes pas nécessaire pour la vraie dignité. Celle-ci ne fera que maîtriser la nature et non la cacher ; dans la fausse dignité au contraire, la nature domine avec d’autant plus de violence à l’intérieur qu’elle est d’autant plus contrainte à l’extérieur. » Pour le kantien qui croyait à la disjonction du prix et de la dignité, que son maître avait effectuée, la dignité était encore quelque chose de désirable. Cela a privé ce grand écrivain de la pleine intuition de ce dont il s’est pourtant approché de si près : qu’à la dignité est immanente la forme de sa décadence – ce qu’on peut observer dès que les intellectuels deviennent complices du pouvoir qu’ils sont pas et auquel ils devraient s’opposer. Dans le jargon de l’authenticité s’effondre, en fin de compte, avec la dignité kantienne, cette humanité qui a son concept non pas dans la réflexion sur soi, mais dans la différence avec l’animalité réprimée.
Pour Heidegger, se confondent en se brouillant dans le « on » ce qui est un simple dérivé idéologique du rapport d’échange, d’une part : les idola fori des discours de condoléances et des avis de décès et, d’autre part, l’humanité qui n’identifie pas les autres, mais qui s’identifie à l’autre, qui dépasse la fascination de l’ipséité abstraite et pénètre celle-ci dans sa médiation.
Für Heidegger fließt im Man trüb zusammen, was bloßes ideologisches Derivat des Tauschverhältnisses ist, die idola fori von Trauerreden und Todesanzeigen, und die Humanität, die nicht die Anderen, sondern sich mit dem Anderen identifiziert, über den Bann der abstrakten Selbstheit hinausdringt und diese in ihrer Vermittlung durchschaut.