En ce moment je cherche pour mes vieux jours une méthode qui me permettrait de passer en douceur du futur au conditionnel. On raconte qu’au cours de la deuxième année de son règne, Nabuchodonosor a fait quelques rêves troublants qui ont agité son esprit et rendu son sommeil capricieux. Il convoque les ensorceleurs, mages, astrologues, devins et enchanteurs du coin pour qu’ils l’aident, et leur dit : — J’ai rêvé un rêve, et mon esprit s’est troublé du désir de comprendre ce rêve. Après une phrase de déférence qui souhaite au roi de vivre longtemps, voire éternellement, les enchanteurs lui répondent :…
Et depuis qu’il a compris qu’à chaque fois qu’il déconne suffisamment, on lui demande de recopier, au futur et sous une forme négative, la connerie commise, mon plan choisit très scrupuleusement ses façons de déconner afin de recopier des conneries qu’il juge suffisamment intéressantes pour être recopiées. C’est à ce moment-là seulement, après tout, qu’on lui demande d’écrire. C’est quand il sait qu’on l’obligera à retranscrire consciencieusement ce qu’il ne devait pas faire (voir à reprendre, mot à mot, ce qu’il ne devait pas dire) qu’il trouve la motivation suffisante pour aboutir à quelques conneries qui en valent la peine.…
Un de ces jours où je suis très petit, on s’arrête une nuit de vacances dans cette maison que je ne connais pas, une sorte de chalet désaffecté, ouvert à l’endroit des arbres. Je veux dormir mais le lit est bordé d’une manière si rigoureuse qu’il m’est impossible de le défaire tout seul. Quelqu’un m’aide. Les draps froids, tirés, presque infinis m’aplatissent et, soudain, je sors, par la force des choses, de mon habitude d’être en boule. Je tends les bras, j’étire les jambes, le cou : je suis pour la première fois pris dans cette forme d’extension de la pâte…