(Aménagement du ter­ri­toire de sub­jec­ti­vi­té spec­ta­cu­laire)
Bonjours, je vais bien.
Je vais faire une ana­lyse.
En direct de mon inté­rieur, du nid de mes opi­nions, du ter­rier de mes visions.
Je vais expli­quer dans une video.
Suivez-moi dans ma video.
Je ferai une nou­velle video si celle-là n’est pas suf­fi­sante.
Je vais bien, je vous adresse ce mes­sage.
Il faut que ce soit bien com­pris.
C’est pas les voi­sins qui me gênent, là.
Je vous adresse cet appel via depuis à tra­vers mon media.
Un dix-huit juin par jour pen­dant toute la vie.
Je vais m’in­di­vi­duer devant vos yeux par un récit du monde qui va vous retour­ner, vous faire voir, vous ouvrir les yeux.
Regarde ! De la liber­té d’ex­pres­sion. De la pure. De la bonne. De la vraie.
Sans filtre. Et comme ça fait un petit bail que je couve mes der­nières opi­nions.
J’analyse. Je fais com­pa­raître mes petits.
Une mai­son, une piaule, une pis­cine à boules où les boules sont mes opi­nions.
Bonus-source : La tren­tième mai­son de Georges Simenon

Texte

On pense, on craint, quand on pré­pare un bœuf bour­gui­gnon, de ne pas vrai­ment cui­si­ner un bœuf bour­gui­gnon, quand on écrit de la poé­sie (vers, champs, blocs, ou lignes, ou phrases, ou pro­po­si­tions) de ne pas être en train d’en écrire, quand on fait un film, de ne pas être suf­fi­sam­ment dans le ciné­ma – ou trop, ce qui revient au même, la pos­ture consis­tant à vou­loir à tout prix se situer dans la Nouvelle Cuisine, l’Anti-Poésie, ou le Non-Cinéma, pro­duit des effets iden­tiques, puis­qu’elle pré­sente l’as­si­gna­tion à un lieu, et l’o­bli­ga­tion consé­quente qu’au­rait ce qu’on fait d’y entrer, ou de ne pas dési­rer y être, comme un impé­ra­tif. Ce n’est pas un pro­blème de savoir ou de maî­trise tech­nique, mais le désir, sou­te­nu par l’exclusion qui cerne ce dont on s’exclut, de rejoindre le point d’ancrage, l’horizon rêvé où l’on fait du vrai bœuf bour­gui­gnon, de la poé­sie, du ciné­ma – ceux qui sortent, à recu­lons ou exci­tés du ciné­ma / de la poé­sie, les refondent, mais ceux qui s’y sentent et le reven­diquent ne font pas mieux, en les main­te­nant bien inalié­nables, pri­vés.

Nathalie Quintane, Mortinsteinck

tachetache

« Objects I see in this water (EDIT : cum) stain : Do you still see things like you did in clouds when you were youn­ger ?« 1

Bonjours. Cet épi­sode porte sur l’é­pi­sode pré­cé­dent. Depuis lui, j’ai eu 30 ans et deux fois suis mon­té sur scène : une fois pour faire rire par absence de dra­ma­tur­gie, une autre fois pour faire chier par absence de dra­ma­tur­gie. Ça n’est ni une chose ni une chose dont je suis fier, mais le temps écou­lé en sub­stance depuis l’é­té der­nier a – comme le post de forum repro­duit ci-des­sus et cou­su depuis juin dans la dou­blure de ma veste – ins­tam­ment posé la ques­tion si je voyais tou­jours, ayant eu 30 ans, des choses comme j’en voyais plus jeune dans les nuages du ciel ou dans le sperme des draps.

La langue alle­mande enseigne

  • qu’on peut poser la ques­tion si… (die Frage ob…) sans pas­ser par de savoir si…2
  • qu’on doit faire atten­tion à ne pas être dupe d’elles quand on parle des choses, celles qu’on voit comme celles qu’on croit voir, celles per­çues comme celles conçues, parce qu’elles cir­culent sous deux formes, deux sens, moins binaires que bifrontes : le Ding (un informe dar­dé : pierre, gland, chat, chien – toute confi­gu­ra­tion de la matière ani­mée comme inani­mée) et la Sache (une belle et authen­tique ques­tion : une dra­ma­tique de gland, un débat sur chat, l’af­faire pierre, le sou­ci chien – à chaque fois tout un plat).

Il semble évident que la plu­part d’entre nous voit la plu­part du temps dans tout – ses cieux comme ses draps – toute une pro­duc­tion plu­tôt que du pro­duit pro­duit. C’est que tous nous dra­ma­ti­sons. Tous fai­sons de gros, gros efforts de dra­ma­tur­gie pour ne pas nous can­ton­ner à la vue mais accé­der à la vision.

On aurait tort de croire que nos efforts de dra­ma­tur­gie se réduisent aux moments où, monde des mondes, self des selfs, cœur des cœurs et cer­velle des cer­velles, on s’offre tout son soul sur scène à la gra­bouille d’un par­terre d’yeux ver­ju­tés de chiance ou de rire.

Marseille : rires. (Accéder aux autres plats)

Pour se lais­ser faire indo­lent de la dra­ma­tur­gie, il suf­fit d’un plan ; de même pour se mettre à faire impé­rieux de la dra­ma­tur­gie, il suf­fit d’un espace tra­vaillé par le regard comme fond : cieux, draps, page blanche, scène de théâtre effec­ti­ve­ment. Il suf­fit d’a­voir sai­si, dans la gra­bouille d’un mur, d’un ciel, d’un tis­su, d’une sauce de salade, ou dans le bor­del de déter­mi­na­tions his­to­riques qui saturent la page blanche et la scène, un ensemble et de s’y tenir, plu­tôt que de s’en tenir à la vue d’un hété­ro­clite pro­fus.Continuer


BRAV est la relec­ture, le 4 décembre 2014, par Lotto Thiessen et Erica Zingano d’une impro­vi­sa­tion don­née par Antoine Hummel et Sam Langer au Palais de la Poésie de Paris le 12 novembre 2014, dont l’en­re­gis­tre­ment ori­gi­nal s’est révé­lé inex­ploi­table dans son inté­gra­li­té. De la cap­ta­tion du 12 n’ont été conser­vés dans le mon­tage du 4 que les pas­sages ris, par­fois en contexte.

Antoine Hummel : colon basse, spea­ker natif bour­geois
Sam Langer : col­la­bo de colon basse, connu pour ses rôles anté­rieurs de colon basse
Lotto Thiessen : colon colo­ni­sée alto, rire basse
Erica Zingano : colo­ni­sée alto
Auda City : paul­stretch, échos, réverbes, tem­pi varium alge­bro­sis

BRAV est un pro­duit pro­duit dans le cadre de la Petite Année de la Marchandise.Continuer


Otto und die Sirenen : ein Versuch über die Onomastik der Ware und der Leute raconte l’his­toire de choses et de gens qui portent le nom de leur fonc­tion, de l’u­sage de leur corps comme pro­jet de vente ou pro­jet de séduc­tion. Le bou­clette est écrit en grec épique de dic­tion­naire, en alle­mand mar­xiste d’es­sai et en alle­mand de dic­tion­naire.Continuer

Kenneth Goldsmith est un poète amé­ri­cain, pri­mé par le MOMA et reçu à la Maison Blanche, qui a bâti son œuvre et sa répu­ta­tion sur la pra­tique et l’his­to­ri­ci­sa­tion de la « non-expres­si­vi­té » et de la « non-ori­gi­na­li­té ». Le 13 mars 2015, Goldsmith a lu en public, dans une uni­ver­si­té amé­ri­caine, un poème inti­tu­lé The Body of Michael Brown qui consis­tait en la reprise, pré­sen­tée comme lit­té­rale, du texte du rap­port d’au­top­sie d’un jeune homme noir assas­si­né par un offi­cier de police le 9 août 2014 1. Répondant aux contro­verses nées de cette lec­ture, Goldsmith s’est récem­ment posé en vic­time d’une cen­sure morale venant de la gauche.

Cette jus­ti­fi­ca­tion fait suite à une une décla­ra­tion qua­si mar­ty­ro­lo­gique dans laquelle il affirme avoir sim­ple­ment repro­duit le texte de l’au­top­sie – sans l’édi­to­ria­li­ser (mot anglais pou­vant signi­fier « inter­pré­ter » ou « angler », dans le jar­gon jour­na­lis­tique) –, défen­dant une pra­tique de la lit­té­ra­li­té qui indique (guck mal !), mais l’air de rien et sans la sou­li­gner, la teneur ou la charge idéo­lo­gique du docu­ment source. La robe du grand mage débus­queur d’i­déo­lo­gies s’é­raille cepen­dant lorsque Goldsmith admet avoir alté­ré le texte pour pro­duire un effet poé­tique (« alte­red the text for poe­tic effect »), tra­duit en anglais stan­dard des termes du lexique médi­cal qui seraient demeu­rés obs­curs et auraient inter­rom­pu le flux du texte (« trans­la­ted into plain English many obs­cure medi­cal terms that would have stop­ped the flow of the text ») et nar­ra­ti­vi­sé le texte de manière à le rendre moins didac­tique et plus lit­té­raire (« nar­ra­ti­vi­zed it in ways that made the text less didac­tic and more lite­ra­ry »)2.

Que ces ajus­te­ments, retouches, alté­ra­tions du texte d’o­ri­gine ne soient pas per­çus comme des écarts consé­quents par rap­port au vœu de lit­té­ra­li­té inter­roge. Quel genre de théo­rie du lan­gage sup­pose ces pro­cé­dures non-expres­sives ? Quel ter­ri­toire un terme comme « édi­to­ria­li­ser » recouvre-t-il si de tels arran­ge­ments en sont exclus ? Quel « art poé­tique » s’ac­com­mode de la pola­ri­té lit­té­raire vs. didac­tique ?

Plus loin, Goldsmith dit n’a­voir ajou­té ni alté­ré un seul mot ou sen­ti­ment qui ne pré­exis­tât dans le texte d’o­ri­gine (« That said, I didn’t add or alter a single word or sen­ti­ment that did not preexist in the ori­gi­nal text. »). Un lit­té­ra­liste décla­ré affirme donc que la pré­cau­tion qui consiste à pré­ser­ver un lexique ou un registre sen­ti­men­tal suf­fit à tenir le ser­ment de loyau­té à l’é­gard d’un texte. Mais quelle est, au juste, la nature d’une loyau­té au seul « scribe » – celui dont on prend la peine de cor­ri­ger l’ex­pres­sion ?

On dit : le remon­tage de l’ex­pé­rience du témoin est un pro­blème dra­ma­tur­gique vieux comme le pre­mier crime. La réécri­ture « cor­rec­trice » de l’ex­pé­rience du scribe fait, elle, en 2015, écho aux pra­tiques plus anciennes du clerc : assi­mi­la­tion de l’ex­pé­rience indi­vi­duelle à un cor­pus sty­li­sé (pié­gé dans la caté­go­rie dra­ma­tique de l’épi­pha­nie qu’on peut aus­si bien appe­ler brea­king news), cor­pus auquel est confé­ré le pri­vi­lège du caprice dans la dési­gna­tion, la nomi­na­tion et la domes­ti­ca­tion du flux. Ainsi le pro­gramme de non-expres­si­vi­té et de non-ori­gi­na­li­té s’ap­puie-t-il com­mo­dé­ment sur des énon­cés ori­gi­naux qu’il s’ap­pro­prie dans la tra­di­tion (et dans le préau) de l’a­ca­dé­mie, celle qui aliène en pré­ten­dant trans­mettre.

Le même pro­blème dra­ma­tur­gique s’é­tait posé à l’oc­ca­sion de l’ex­po­si­tion exhi­bit b, dont les orga­ni­sa­teurs ont répon­du aux accu­sa­tions de racisme par une décla­ra­tion dont le fond était que leur bonne foi d’an­ti­ra­cistes suf­fi­sait à pous­ser du bon côté du regard la repro­duc­tion de tableaux vivants par des acteurs noirs in situ. Le fait que la repro­duc­tion lit­té­rale, par des agents ins­ti­tu­tion­nels, de zoos humains à l’in­té­rieur d’un théâtre, se fût heur­tée à des mani­fes­ta­tions de non-acteurs éga­le­ment vivants et éga­le­ment noirs à l’ex­té­rieur du théâtre, consti­tue un énon­cé d’une « lit­té­ra­li­té » qu’au­cune glose ne sau­rait réduire : à par­tir de main­te­nant, se laver les mains dans la grande tra­di­tion cathar­tique au sein d’une socié­té bâtie et nour­rie sur l’ex­ploi­ta­tion et sa douce his­to­ri­sa­tion dans l’ordre des Grandes Découvertes (l’es­cla­vage comme « contact » anthro­po­lo­gique, la colo­ni­sa­tion comme « middle ground » etc.), ne sera plus pos­sible.

Cette idéo­lo­gie, qui a pro­duit des car­to­gra­phies molaires aux pay­sages dis­con­ti­nus, trouve son pro­lon­ge­ment dans la foi de l’ins­ti­tu­tion en son contexte comme pay­sage de repro­duc­tion d’ex­cep­tion (non-pro­blé­ma­tique en soi). À cette confiance, les non-acteurs répondent par la convo­ca­tion d’un contexte plus large, celui d’une socié­té dans laquelle le racisme est consi­dé­ré comme une tache (« le can­cer de la socié­té ») pour évi­ter d’être trai­té comme mode, la col­lec­tion d’é­non­cés qui va du cri de singe aux jets de bananes occul­tant la fabrique insi­dieuse du racisme ins­ti­tu­tion­nel. Ainsi, en 2015, des non-acteurs à l’ex­té­rieur du théâtre ont une connais­sance plus fine des pro­blèmes de poé­tique et de dra­ma­tur­gie que des artistes, à l’in­té­rieur.

Le geste de Goldsmith rapa­trie un corps noir dans le dis­cours bio­lo­gi­sant de l’u­ni­ver­sa­lisme blanc (fait d’une col­lec­tion d’é­non­cés sans cesse contre­dits par la per­ma­nence de l’ex­ploi­ta­tion) et dit, depuis l’in­té­rieur du théâtre, ce que ses énon­cés dis­si­mulent sous le va-de-soi de l’anti­ra­cisme : « une fois morts nous serons égaux ». En fait de lit­té­ra­li­té, son geste ne fait que pré­ser­ver l’é­qui­for­mi­té de son docu­ment source3, mais il défère à son texte (par les modi­fi­ca­tions men­tion­nées tout à l’heure, les cor­rec­tions de clerc) le sta­tut de docu­ment de culture soli­daire d’un ordre dra­ma­tur­gique soli­daire d’un ordre ins­ti­tu­tion­nel ; aus­si n’y a‑t-il rien d’é­ton­nant à ce que son geste appelle, en fin de compte, le même ordre de com­men­taires que ceux pro­duits par sa cause (le défendre en défi­nis­sant l’art concep­tuel comme pain sti­mu­lus ne fait que confir­mer ceci : la carte des affects sus­ci­tés par une telle œuvre est super­po­sable à celle de ceux sus­ci­tés par le meurtre lui-même).

C’est ain­si que la concep­tua­li­té, en par­tie parce que décré­tée de l’in­té­rieur, rejoint les dis­cours for­ma­li­sa­teurs et indexa­teurs (rap­ports, gloses, exper­tises). Et c’est ain­si que Goldsmith, plein d’une foi dans son geste et dans une dra­ma­tur­gie qui l’ex­cepte (foi résu­mée dans la célé­bra­tion d’une force du décon­texte), se voit confir­mé dans son rôle de clerc.

  1. Le rap­port d’au­top­sie est libre d’ac­cès (pdf, 6 pages, 15,7Mo)
  2. Une der­nière retouche, concer­nant l’a­gen­ce­ment, n’est pas men­tion­née par l’au­teur dans ce mes­sage : la des­crip­tion des par­ties géni­tales de M. Brown a été dépla­cée en toute fin de texte, comme la sou­li­gnant de fait et cou­ron­nant l’en­semble du texte, ce qui ne peut sus­ci­ter un simple com­men­taire mais appelle pro­ba­ble­ment un expo­sé long-comme-ma-bite sur les per­cep­tions et repré­sen­ta­tions du « corps noir ».
  3. L.L. de Mars, dans Synoptikon II – dérive du lit­té­ral (Pré Carré 3), et à pro­pos de tout autre chose, fait la dif­fé­rence entre la lit­té­ra­li­té sou­mise à sa cause énon­cée (« elle traque une fidé­li­té à sa cause — par une har­mo­nique for­melle, une équi­for­mi­té déjà bien pro­blé­ma­tique — qui garan­ti­rait la forme idéa­le­ment sans reste sus­cep­tible de ren­voyer aux condi­tions de sa réa­li­sa­tion, et auto­ri­sant le même ordre des com­men­taires, des inter­pré­ta­tions, des pro­po­si­tions. On peut déjà s’interroger sur le sens d’une forme pro­gram­ma­ti­que­ment moti­vée par sa dis­pa­ri­tion même… ») et la lit­té­ra­li­té qui abo­lit le sup­po­sé rap­port, pri­mor­dial, cau­sal de l’énoncé sur la repré­sen­ta­tion (« c’est dans la mor­sure imper­cep­tible d’un corps sur l’autre que l’énoncé et l’image qui en rend compte font de la lit­té­ra­li­té une rela­tion réci­proque. »). Le texte de Goldsmith appar­tient à la pre­mière caté­go­rie ; ce n’est qu’une image – infi­ni­ment expres­sive – de son propre condi­tion­ne­ment. L’ambition, celle d’une désub­jec­ti­va­tion des modes de repré­sen­ta­tion, est non seule­ment man­quée mais contre­dite par une décla­ra­tion de lit­té­ra­li­té qui ignore le biais cultu­rel par lequel elle paie son tri­but à l’é­non­cé de réfé­rence. Autrement dit, sa pro­cé­dure n’ac­com­plit pas un décon­texte radi­cal, elle pro­duit un recon­texte spec­ta­cu­la­ri­sant.

Une aube rare
de 113,9 mo
sous les fron­dai­sons du jar­din de copro­prié­té
en son état à jamais le plus
21 mai 2015.

 

 

Une véri­table salade de trois-quarts d’heure de pies,
de geais, de cor­bacs, des coups de force,
des rixes de batailles de conquêtes de femmes
inédites depuis le début du prin­temps
et depuis le bal­con même à pro­pos d’un chêne
une alter­ca­tion
sur toute la minute 44
pour une his­toire
INSENSÉE de chêne !!!!!
c’est une jungle de geais hommes expri­mant le rut
dans un déchaî­ne­ment de syrinx
le vrom­bis­se­ment incroyable
des mus­cu­leuses syrinx de Pie éga­le­ment
qui avait com­men­cé très, très tôt (~ 03h00)
à se taper dans les mem­branes pour des motifs de séduc­tion
mais aus­si d’in­ti­mi­da­tion par exemple
et en fin de compte
dans tout ça
du silence mais peu de reprises de souffle
un aguet per­ma­nent
chez ces peuples oiseaux dont
j’ap­pré­cie l’au­gure qu’ils font à cette jour­née
à cette bonne, supère jour­née du 21 mai 2015.

Une ver­sion « amas »
mise en boule dans 4 minutes
sans perte sinon tron­ca­tion de silences

 

Beaucoup d’ar­deur dans OHNE BZW. MIT, l’ep 19 sur les 52 que nous pro­po­se­rons lors de la Petite Année de la Marchandise, autour de la ques­tion des che­veux dans le pain.

s just 91 Chichester Drs, going wrong ways down the life
(Patrick Tradition)

i have aban­do­ned making sense like a buil­ding with floors / i now only seek satis­fac­tion with
dog / relie­ving itself against sculp­ture / skeezes a small bit of orion from its blatt / and so does
the sculp­ture / which song is for our best friend / my sculp­ture / and my dog / i’ll take it they
say / oui allo / have you done some­thing great / i end up with text in the book / to clear up the
pro­blem of it is going to be a clas­sic / skin the dis­trict / they don’t pay god do they / i hear the
(shriek) machine / inde­pen­dent­ly pro­fes­sing its iden­ti­ty in form of shriek / “ICH WAR EIN
tIGER” / chhc­chhhhhh­chhhhhhh­chhhhhh­chhhh / and i take the liber­ty / since i crea­ted it / to
des­troy / télé­tel nom noms / on voyage dans la mayon­naise / on sort on mère / dans les
vacances do fim de sema­na / viaga­se na mayon­nese / on est joy euchx / aber das K bleibt in
Deutschland / ein aus­ges­pro­chenes /
Privileggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggggg

an alps of meat
cut the silence
put all the conver­sa­tions in a pile
chop & mash
chash & mop
hair keeps the bread baby

The kit­chen’s mob ep consists of a sha­ma­nic pro­ce­dure, which can be des­cri­bed as

trying to make mop­ping the kit­chen floor more inter­es­ting
des­pite it being inter­es­ting alrea­dy

To mop the kit­chen floor is in itself a pro­ce­dure ; and here, taken as the fun­da­men­tal one, it reveals its big bang, its pro­pel­lant qua­li­ty, as in

in eve­ry­thing there is big bang

Why is this a sha­ma­nic pro­ce­dure ? Because it defers to an her­me­neu­tics of time, in which eve­ry­thing makes sense in rela­tion to the ini­tial moment of mop­ping the kit­chen floor. To call it a moment alrea­dy assumes that there is in itself some­thing to suck out, her­me­neu­ti­cal­ly, from mop­ping the kit­chen floor, from mop­ping the kit­chen floor as a soundw­hole, at least.

There is nothing lacking in mop­ping the kit­chen floor ; we mob the mop­ping of the kit­chen floor by taking it as a soundw­hole from which there is some­thing to suck out.

Calling it a moment assumes
a pecu­liar dyna­mics
that is prone to reveal
what our mediocre senses miss -
unhea­rable sounds
reso­nances
paul­stretches of eve­ry­day life
in an envi­ron­ment that we take to be unpaul­stret­ched,
com­pact, rea­lis­ti­cal­ly paced
level­led
nor­ma­li­zed
balan­ced for the bene­fit of our picked affects -
whe­reas it has in fact
a kind of spe­ci­fic
meteo­ro­lo­gy
which in this case can be cal­led the micro-cli­mate
of having mop­ped the kit­chen floor.

In that as well
for that as well
at that as well
through that as well
gibt’s ein big bang
the grös­ser bang of
eve­ry ment
eve­ry second is hm
a source of men­tism
the­re­fore in eve­ry moment
there is a meme which bangs
just as a bang does
when it bigs
itself
or just actual­ly when it bigs.

To eve­ry bang we
big
our atten­tions
bin­ding them to big­gi­ty
ban­gless about what we hear.

We res­pect as
in we show res­pect to
mop­ping the kit­chen floor
not as an acti­vi­ty
but as a moment
of soun­ding.

We’re soun­ding in
what has soun­ded.

We’re living in
what has worl­ded.

Peurk.
POH.

corps : par­tie maté­rielle des êtres ani­més
voix : facul­té d’émettre des sons

PAM1652, consi­dé­rant toutes les confi­gu­ra­tions de la matière comme ani­mées, consi­dère tous les sons émis comme des voix ; pas for­cé­ment des voix expres­sives mais en tout cas des pho­na­tions : de l’air passe au crible des cor­de­lettes de matière comme des doigts sur un grand qui­pou, les nœuds seuls arrê­tant.

la cho­rale ani­mée de la paroisse de Pitch
entonne affec­tée
sa par­tie maté­rielle
pièce en quelques actes pour
trois auda­ci­tés et autant de corps
libre­ment accor­dés

les petits brui­tistes éden­tés de la basi­lique Sainte-Auda
entonnent affec­tés
dans le contexte en soi dépit­chant d’une des­cente de wee­kend
où il n’y a (plus) rien à célé­brer
leur par­tie maté­rielle
sous le fron­tis­tère du bap­tême de l’art

les par­ties maté­rielles du cha­pis­pice de Voix
mènent affec­tés
le grand test de leurs usages
contre des conduits et des cavi­tés voi­sés ou obs­trués
dans la tra­di­tion de la pho­na­tion
à tout appli­quée

le chœur parois­sial des pit­chounes de Corps
entame affec­té
une bidouille pas inha­bi­tuelle
accom­pa­gné d’un dépit­cheur qui fait
varier plus que natu­rel­le­ment
corps ne varie
molaire sous de la gaze

les jeunes entre­peaux de l’église de Métaphysique Réformée
exé­cutent affec­tés
Ruminer contre Savourer
épique reprise du tube huma­niste
Écorché contre Corps
(colère dans le taf­fe­tas)

les jeunes noi­sistes du camp d’Être
conspirent affec­tés
au réta­blis­se­ment des états de la sidé­ra­tion
molaire dans le taf­fe­tas
d’a­vant la voix

« Luminous creeps » is a sto­ry­tel­ling after the man­ner of couper/foutre.

A lumi­nous creep : someone who vaunts a power of insight that is meant to trans­cend any situa­tion, and in par­ti­cu­lar whi­che­ver given situa­tion that the cree­py lumi­no­si­ty ins­tant­ly trans­forms into its own recep­tacle. I can tell that you’re afraid to go to this par­ty. How can you tell I’m afraid, you don’t know me. I can tell because of my abi­li­ty to detect fear.

Luminous creeps : the afte­ref­fects a lumi­nous creep can pro­duce, the echo or rever­be­ra­tion that stays on after the situa­tion is over ; the unwan­ted gift of the lumi­nous creep ; the real trans­cendent power.

DISCLAIMER. Japan is just in this EP the arbi­tra­ry name for any pos­sible des­ti­na­tion aimed at by non­cha­lant free­lan­cers, as they say in their awful skat : « yeah, I’d move to Berlin but my girl­friend wants to move to Japan so maybe I’ll move to Japan. »