Texte

LE CLUB
Photo : Lotti Thießen

CLUB (de l’anglais : « bâton », « socié­té »)

1. Lieu pro­cu­rant à une assem­blée choi­sie des garan­ties d’échanges et de rap­ports pri­vés, confi­den­tiels voire intimes. Par exten­sion : éta­blis­se­ment noc­turne où l’on peut consom­mer, dan­ser, assis­ter à un spec­tacle, nouer et entre­te­nir des rela­tions sexua­li­sées (un club liber­tin, un club échan­giste, Cavern Club, Hundred Club). Par ext. : lieu ou struc­ture, public ou asso­cia­tif, intra- ou extra-ins­ti­tu­tion­nel, dont les mis­sions sont en géné­ral de sou­tien psy­cho­lo­gique ou d’accompagnement admi­nis­tra­tif, et qui accueille uni­que­ment en jour­née (le club de jour de l’hôpital psy­chia­trique, Club extra-hos­pi­ta­lier Antonin-Artaud).
2. Association dont les membres ont quelque goût, inté­rêt ou but com­muns, et qui admet de nou­veaux membres le plus sou­vent par élec­tion ou coop­ta­tion, après par­rai­nage. Par ext. : socié­té spor­tive (un coun­try-club, le Club alpin fran­çais). Hist. : ins­tances infor­melles, nées dans les années 1980, et finan­cées par des acteurs pri­vés, réunis­sant des par­le­men­taires et des repré­sen­tants d’intérêt (ou lob­byistes) dans le but de faire accé­der les uns aux rai­sons des autres (Club des par­le­men­taires ama­teurs de havanes, Club Chiens et socié­té, Club de l’accession à la pro­prié­té en région PACA, Club du der­nier kilo­mètre de livrai­son, Club Vive le foie gras).
3. Société où l’on s’entretient des affaires publiques ou de ques­tions phi­lo­so­phiques et poli­tiques. Hist. : entre 1789 et 1793, socié­tés dites « popu­laires » où sont dis­cu­tées les idées révo­lu­tion­naires (Club des Cordeliers, des Impartiaux, des Jacobins). Par ext. : groupe qui pro­fesse des opi­nions exal­tées (Club de Rome).
4. Société fer­mée ; groupe dont les membres se retrouvent régu­liè­re­ment et obéissent à cer­tains usages. Par ext. : cercle éli­tiste ou d’inspiration aris­to­cra­tique (Reform club, Rotary club).
Dérivés. Cravate club : cra­vate dont le motif indique l’appartenance à un club. Fauteuil club : fau­teuil de cuir large et pro­fond, tel qu’il s’en trou­vait dans les clubs de la haute-socié­té colo­niale. Clubbable : admis­sible à un club. Clubber : aller se diver­tir dans un club de nuit. Clubard : sup­por­teur fana­tique d’un club de foot­ball. Country-club : club où s’exercent des acti­vi­tés récréa­tives de plein air telles que le golf, le polo, le ten­nis ou l’équitation. Club-house : lieu où se ren­contrent les membres d’un club, en marge de l’activité prin­ci­pale de celui-ci. Pavillon-club : bâti­ment offrant divers ser­vices aux membres d’un club spor­tif ain­si qu’à leurs invi­tés.
Syntagmes. Appartenir, s’inscrire, adhé­rer à un club. Être membre, faire par­tie d’un club. Être admis, aller, pas­ser la soi­rée au club. Fonder, for­mer, (faire) fer­mer un club. Les réunions, les déci­sions du club. Faire hon­neur, faire honte, se dévouer, invi­ter à dîner au club. Faire asseoir quelqu’un dans son club. Organiser un match, une ren­contre inter-clubs.
Locutions. Bienvenue au club ! : expres­sion par laquelle on signi­fie par­ta­ger le mal­heur de son allo­cu­taire (Tu es ron­gée par l’eczéma depuis ta tendre enfance ? Bienvenue au club !).
Étymologie. A – Le pas­sage, en anglais, d’un sens (« gros bâton noueux dont une extré­mi­té est plus épaisse que l’autre ») à l’autre (« groupe de per­sonnes ») reste dif­fi­cile à expli­quer. Admis que le second pro­cède du pre­mier, celui-ci pour­rait s’originer dans un sens zéro (« masse, agré­gat »), lequel, sans avoir néces­sai­re­ment eu cours, par­ti­ci­pe­rait du sens pre­mier. Encore aujourd’hui, hor­mis sur un green et encore, ne reçoit le nom de club qu’un bâton d’une den­si­té et d’une taille qui per­mettent d’envisager frap­per à son moyen. Cf. l’emploi du verbe « to club », qu’il s’agisse de décrire la des­cente d’une bande à battes ou l’œuvre poli­cière (lors des émeutes de 2011 en Angleterre, un jour­na­liste écri­vit que la police, téta­ni­sée par une pos­sible accu­sa­tion de racisme, n’a­vait pas « don­né aux pillards la leçon qu’ils méritent », en « les assom­mant comme des bébés phoques » [club­bing these loo­ters as baby seals]). De là, le second sens pour­rait pro­cé­der d’une com­pa­rai­son, plus ou moins sourde, entre un regrou­pe­ment de per­sonnes et la masse d’un gour­din ou d’une mas­sue. Ce que club, sui­vant ce filon éty­mo­lo­gique, dési­gne­rait sour­de­ment, c’est donc une sorte d’agence col­lec­tive capable d’impact. B – Il existe une éty­mo­lo­gie concur­rente, selon laquelle club, de l’anglo-saxon cleó­fan (angl. mod. : « to cleave asun­der », fr. : « divi­ser en pièces/en mor­ceaux, cli­ver, sépa­rer »), a en pre­mier lieu conno­té non la masse ou le gour­din mais leur effet – frac­tu­ra­tion, divi­sion interne. Le fran­çais en conserve une trace, à la fois sur le mode dis­tinc­tif (le club comme poche, par­celle du monde) et répar­ti­tif (le club comme ensemble auquel on appar­tient à rai­son de sa par­ti­ci­pa­tion).

Bienvenue au club.
Le club existe
depuis que s’est consti­tuée
en club
une ancienne asso­cia­tion de
per­sonnes phy­siques iso­lées
qu’unissaient déjà dans le monde
sans qu’elles en fussent conscientes et pussent
s’en sou­te­nir
des valeurs, des sou­cis, des doutes :
des rai­sons per­son­nelles qu’on peut
par sou­ci de clar­té
et pour se faire plai­sir
regrou­per sous le nom
de force de rap­ports.
Autrement dit le club for­ma­lise
une foi­son de ten­dances et d’inclinations :
de rai­sons per­son­nelles
qu’entretenaient en com­mun mais
sans le savoir et sans pou­voir
s’y retrou­ver
des per­sonnes phy­siques iso­lées
phy­siques donc iso­lées.

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Ça va faire mal : ça ne fait jamais pas mal. Ça vien­dra for­cer nos poi­trines et ça entre­ra par ici. Il y a des jours, ça fera mal et ce sera le sort ; d’autres jours, ça pas­se­ra par aucun agent spé­ci­fique ; et, des fois, c’est quelqu’un qui en sera la cause. Par exemple quelqu’un tré­buche, ren­verse sur nous tout le mal qu’il avait dans les bras. On se regarde effa­rés. Il y a du mal par­tout, sur tout le monde, et tout le monde a les yeux pleins de larmes.

Quelqu’un nous jet­te­ra un regard ou plu­sieurs et déci­de­ra qu’on a méri­té que ça fasse mal. À notre tour on lui jet­te­ra un regard, comme on balance une ques­tion ou comme on jette un sort. On dira : Est-ce que ce sont mes mots, ou leur agen­ce­ment, qui t’amènent à vou­loir pour moi ce qui fait mal ? Ou est-ce que c’est mon corps ? Est-ce que tu veux te ven­ger de la façon dont mes yeux s’allument, dont mon corps se tend quand les rayons du soleil l’at­teignent sous un cer­tain angle ? Comment oses-tu ! et Qu’est-ce que tu croyais ?!

Des fois, ceux qui nous causent du mal ten­te­ront de se jus­ti­fier, et qu’ils le fassent ou non ce seront leurs méthodes pour cau­ser davan­tage de mal.Continuer

La connais­sance est liée à la lutte.
Et connaît vrai­ment celui qui hait vrai­ment.1

Ce n’est pas nous qui savons,
c’est une cer­taine situa­tion en nous qui sait.2

La gra­dua­li­té n’explique rien sans les sauts.
Les sauts ! Les sauts ! Les sauts !3

Dans l’« Italie des [soixante] der­nières années », Nanni Balestrini passe, « selon un para­doxe qui ne l’est qu’en appa­rence », pour « l’écrivain le plus radi­ca­le­ment for­ma­liste et radi­ca­le­ment enga­gé »4. L’adverbe est d’actualité ; les deux adjec­tifs ont vieilli,

  • à moins que par « for­ma­liste » on réus­sisse à entendre, au-delà du par­tage inopé­rant fond/forme, une atten­tion main­te­nue aux cadres, aux dis­po­si­tifs, aux arti­fices de l’écriture (contre l’évidence du sen­ti­ment ou de l’expression, et contre les pré­ten­tions à l’« inno­cence » et au « natu­rel »5), et même, selon l’accusation par­faite d’un bol­che­vik ortho­doxe, un « cri­mi­nel sabo­tage idéo­lo­gique »6, puisque le for­ma­lisme ain­si enten­du, en tant qu’il s’intéresse à la façon dont les dis­cours sont consti­tués afin que jamais ils ne puissent pas­ser pour ins­ti­tués, est néces­sai­re­ment un enne­mi des dogmes ;
  • à moins aus­si qu’on n’arrive à débar­ras­ser « enga­gé » de la fameuse res­pon­sa­bi­li­té his­to­rique de l’écrivain (dont « chaque parole a des reten­tis­se­ments ; chaque silence aus­si »7) qui a long­temps amé­na­gé à la « parole intel­lec­tuelle » un des­tin propre au sein de la com­mu­nau­té des par­lants ; on pour­rait, à l’inverse, y entendre une forme d’implication poli­tique qui rejette par prin­cipe la divi­sion du tra­vail dis­cur­sif et intel­lec­tuel – par exemple entre les poètes (ces grands inquiets du lan­gage, en charge du « sym­bo­lique » ou de « la langue ») et les sujets poli­tiques ordi­naires (qui se contentent – symp­tômes d’un monde ayant sacri­fié le lan­gage tout entier à la véhi­cu­la­ri­té – de faire des phrases, for­mu­ler des opi­nions, com­mu­ni­quer des infor­ma­tions).

En ce sens, « for­ma­liste » et « enga­gé » – si les deux mots, à néces­si­ter tant de pin­cettes, demeurent uti­li­sables – peuvent qua­li­fier :

  • une poé­sie qui ne s’excuse pas de ne pas être l’action (ou : « la poli­tique », « la révo­lu­tion », « la vie », « le réel » – au choix et com­bi­nables) ;
  • une poli­tique qui ne s’excuse pas de ne pas être « la poé­sie » (ou : « l’imaginaire », « le rêve », « le réen­chan­te­ment » etc.).

Reste le « para­doxe » appa­rent, tant semble s’être natu­ra­li­sée l’idée, au cours de la seconde moi­tié du 20e siècle, que « faire de la poé­sie » (sérieu­se­ment, for­ma­lis­te­ment), « c’est déjà poli­tique »8.Continuer

  1. Mario Tronti, Introduction à Operai e capi­tale (Turin : G. Einaudi, 1966 ; fr. : Ouvriers et capi­tal, Genève : Entremonde, 2016, p. 21, trad. Y. Moulier-Boutang & G. Bezza)
  2. « Que l’esprit ait besoin d’une cer­taine forme d’excitation, même s’il ne s’agit que de repro­duire des idées que nous avons déjà eues, c’est ce qu’on voit sou­vent dans les exa­mens où sont inter­ro­gés des esprits ouverts et culti­vés à qui l’on pose, sans pré­am­bule, des ques­tions telles que : Qu’est-ce que l’État ? Ou : Qu’est-ce que la pro­prié­té ? Ou d’autres choses du même genre. Si ces jeunes gens s’étaient trou­vés dans une socié­té où l’on avait débat­tu de l’État ou de la pro­prié­té depuis un cer­tain temps déjà, ils auraient peut-être faci­le­ment trou­vé la défi­ni­tion en com­pa­rant, iso­lant et réca­pi­tu­lant les concepts. Mais ici, où cette pré­pa­ra­tion de l’esprit fait tota­le­ment défaut, on les voit brus­que­ment buter ; et seul un exa­mi­na­teur man­quant tota­le­ment de dis­cer­ne­ment en dédui­ra qu’ils ne savent pas. Car ce n’est pas nous qui savons, c’est une cer­taine situa­tion en nous qui sait. » (Heinrich von Kleist, « De l’élaboration pro­gres­sive de la pen­sée par le dis­cours », dans Œuvres com­plètes, t. 1 : « Petits écrits », Paris : Gallimard, « Le Promeneur », 1999, p. 48, tra­duc­tion modi­fiée)
  3. Lénine, com­men­tant la « rup­ture de gra­dua­li­té » (Abbrechen des Allmählichen) de Hegel dans ses Cahiers phi­lo­so­phiques (1895–1916), Paris, Éditions sociales, 1973, p. 118–119
  4. Ada Tosatti, dans sa post­face à l’édition fran­çaise de Blackout (Genève : Entremonde, 2011)
  5. « La lin­gua del­la scrit­tu­ra let­te­ra­ria non è mai inno­cente e “natu­rale”. » (Nanni Balestrini & Alfredo Giuliani, dans Gruppo 63. L’antologia, Milan : Bompiani, 2013)
  6. Le mot est d’Anatoli Lounatcharski, Commissaire du peuple à l’éducation de 1917 à 1929.
  7. « L’écrivain est en situa­tion dans son époque : chaque parole a des reten­tis­se­ments. Chaque silence aus­si. Je tiens Flaubert et Goncourt pour res­pon­sables de la répres­sion qui sui­vit la Commune parce qu’ils n’ont pas écrit une ligne pour l’empêcher. Ce n’était pas leur affaire, dira-t-on. Mais le pro­cès de Calas, était-ce l’affaire de Voltaire ? La condam­na­tion de Dreyfus, était-ce l’affaire de Zola ? L’administration du Congo, était-ce l’affaire de Gide ? Chacun de ces auteurs, en une cir­cons­tance par­ti­cu­lière de sa vie, a mesu­ré sa res­pon­sa­bi­li­té d’écrivain. » (Jean-Paul Sartre, « Présentation des Temps Modernes », Situations II, Paris : Gallimard, 1948, p. 7)
  8. C’est en tout cas ce que Nathalie Quintane raconte qu’on a pré­ten­du : « Al Dante avait publié les plus impor­tants poètes de l’époque, et le pre­mier bou­quin direc­te­ment poli­tique en poé­sie, après une abs­ti­nence de près de trente ans : une petite antho­lo­gie sur les sans-papiers (Ouvriers vivants, Romainville : Al Dante, 1999). C’était ce bou­quin qui avait contri­bué à cas­ser le cli­ché qu’on entre­te­nait entre nous, poètes : que, de toute façon, écrire de la poé­sie, c’était déjà poli­tique – une posi­tion inté­res­sante, défen­dable, deve­nue confor­table à la longue. » (Nathalie Quintane, Un œil en moins, Paris : P.O.L, 2018, p. 203–204)

Un supé­rieur est appe­lé à témoi­gner lors du pro­cès d’un de ses subor­don­nés.

lapresse.ca, 11 août 2020

Un subor­don­né attend de ses supé­rieurs de l’autorité, du res­pect, des ins­truc­tions claires en amont des opé­ra­tions et pen­dant, et un sou­tien sans faille au cours de l’instruction. Témoin d’une pro­cé­dure, le ser­gent super­vi­seur – qui a conquis son grade en fai­sant la preuve régu­lière de son dis­cer­ne­ment – vient plai­der, sans failles, l’humanité de son subor­don­né.

Rappeler de l’agent l’humanité – quan­ti­ta­tive : appar­te­nance à l’es­pèce ; et qua­li­ta­tive : sol­li­ci­tude (de gros et de détail) pour l’es­pèce –, c’est ten­ter de por­ter les débats hors de l’agentivité en tant que telle, pour les faire péné­trer la com­po­si­tion d’une âme sin­gu­lière. Gagner l’attention du juge à la sin­gu­la­ri­té de cette âme, c’est faire un pas déci­sif vers l’acquittement de cet agent.

Du haut de la super­vi­sion, la vue est impre­nable sur les qua­li­tés humaines de la quan­ti­té subal­terne. L’autorité qui, en temps nor­mal, est – sur­tout dans les métiers de corps – agence supé­rieure (puis­sance de mettre en mou­ve­ment les agences infé­rieures), est, par temps judi­ciaire, vision supé­rieure (puis­sance de péné­tra­tion du secret des âmes).

Le ser­gent super­vi­seur observe, depuis sa super­vi­sion, la quan­ti­té des pairs humains, s’arme du cri­tère « huma­ni­té », ven­tile cette mul­ti­tude et dis­tingue : un humain excellent per­çant sous l’uniforme, un humain insigne brillant sous l’insigne. On dira : au plan de l’humanité – déter­mi­nant de masse et fac­teur de dis­tinc­tion – en voi­là un qui sort du lot. Ou : chez ce poli­cier, on trouve non sim­ple­ment une quan­ti­té d’humanité sans égale par­mi ses pairs poli­ciers, mais aus­si une qua­li­té d’humanité sans com­mune mesure avec ce qui a cours dans la masse humaine.

Le subal­terne excelle en huma­ni­té qua­li­fiée. Il dépasse d’elle mais sans excès : il affleure au niveau de l’exemple sans man­quer de faire saillir sa sin­gu­la­ri­té. À cet égard, l’apologie du super­vi­seur paraît ris­quée ; dans un métier de corps, « hors pair » pour­rait tra­hir une vel­léi­té de l’agent à se dis­tin­guer, non pas au sein du corps, mais tout bon­ne­ment du corps. C’est ce débor­de­ment pas­sion­nel, cet excès héroïque, qu’il faut évi­ter de faire entre­voir dans la plai­doi­rie. Ce n’est donc pas, dans le super­vi­sé, le poli­cier qui sera pré­di­qué « hors pair » ; c’est le sujet « humain » – au sens de sen­sible et sou­ve­rain cer­tai­ne­ment.

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Voyez-vous nous étions des chas­seurs cueilleurs et cette acti­vi­té unique mais diverse nous a don­né notre forme ini­tiale chas­ser et cueillir cou­rir et nous pen­cher mon­ter la tente le soir et la démon­ter le matin voi­là ce pour quoi l’animal homme est fait ce à quoi nous sommes bons voi­là le mode opé­ra­toire qui main­tient notre forme en place or un jour on se mit à bêcher la terre et on bâtit en dur autour des semences et depuis nous menons une vie décli­nante une vie désa­dap­tée à l’espèce qui des mil­lions d’années durant cueillit et chas­sa et fut struc­tu­rée par cette agi­ta­tion saine où loi­sir et tra­vail pas­sions et inté­rêts n’étaient pas sépa­rés mais par­ti­ci­paient d’une acti­vi­té essen­tielle méca­ni­que­ment accor­dée au corps qui sou­tient l’espèce et la repro­duit sans dom­mage.Continuer