L’air s’offre au corps, la seule chose que tout le monde pos­sède de toute façon. Jamais le sport ne fut mis à l’honneur, pra­ti­qué, pla­ni­fié autant que de nos jours, jamais on n’a tant atten­du de lui. Il passe pour être une acti­vi­té saine, le cœur du spor­tif a sup­plan­té celui du joyeux buveur de bière. La peau bron­zée confère sans plus l’éclat de la san­té, c’est le sud ou la mon­tagne qu’elle incarne au pays. On prend son par­ti du fait que dans des condi­tions de vie res­tées bour­geoises, le sport abê­tit, et que dès lors il est encou­ra­gé par ceux d’en haut.

[Die Luft] bie­tet sich dem Körper an, der ohne­hin jedem gehört. Nie wurde mehr Sport gewün­scht, getrie­ben, geplant als heute, nie mehr von ihm erhofft. Er gilt als gesund, das Sportherz hat das Bierherz ver­drängt. Gebräunte Haut macht ohne wei­teres blü­hend, bringt Süden oder Höhe flei­sch­ge­wor­den her­bei. In Kauf wird genom­men, daß Sport in geblie­be­nen bür­ger­li­chen Zuständen oft ver­dummt, also schon deshalb von oben geför­dert wird.
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t. 2 : « Les épures d’un monde meilleur »
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chap. 34  : « Le corps s’exerce, tout va bien »
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trad.  Françoise Wuilmart
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Cette per­sis­tance ou ce retour de l’autonomie du poli­tique (d’une juri­dic­tion qui ne soit pas ges­tion) que le mar­xisme a cher­ché à faire consis­ter, la recherche démo­cra­tique elle aus­si y pré­tend. Mais entre sa source grecque qui la ras­sure plus qu’elle ne la sou­tient et ce qui se dit du contrat depuis Rousseau, rien encore n’a été trou­vé qui règle la ques­tion. Sans doute cette nature flot­tante de la défi­ni­tion démo­cra­tique appar­tient-elle à son être le plus propre, mais il n’empêche qu’elle se trans­forme en limite aus­si­tôt que du réel, sous une forme non seule­ment non flot­tante, mais dure et tran­chée, lui est assé­né. Les diverses formes récur­rentes de bona­par­tisme (et toutes les idéo­lo­gies de l’État fort ou de l’homme pro­vi­den­tiel), le mar­xisme-léni­nisme et aus­si le fas­cisme (qui reprend à son compte la forme reli­gieuse du ras­sem­ble­ment) ont été ou sont tour à tour des formes de ce « réel » qui heurte la démo­cra­tie et la blesse ou la liquide, mais comme en l’exposant d’abord à sa propre fra­gi­li­té et à ce que l’on pour­rait appe­ler l’insuffisance (ou la suf­fi­sance, bien sou­vent) de son affir­ma­tion. À dire vrai, c’est davan­tage dans la mémoire de ce qu’elle a eu à subir que dans l’ordre de ce qu’elle réa­lise, que la démo­cra­tie trouve sa res­source la plus puis­sante. Ici, les pertes sont tou­jours plus par­lantes que les pro­fits. Pourtant, consti­tuer la démo­cra­tie en pure mémoire de la perte (ce à quoi beau­coup, semble-t-il, s’emploient) est encore un geste trop pathé­tique pour que puisse s’y for­mer et s’y inven­ter la forme pro­pre­ment démo­cra­tique de l’autonomie du poli­tique, cette forme qui serait la forme enfin tota­le­ment poli­tique.

De ce « com­mun », le com­mu­nisme comme son nom l’indique a vou­lu être l’expression et la légi­ti­mi­té conduc­trice. En tant qu’il était un tel pro­jet, il échap­pait aux cri­tères tra­di­tion­nels de légi­ti­ma­tion, révo­quant tous les pou­voirs ins­ti­tués, appe­lant l’humanité à ver­ser en bloc dans le par­tage. Mais ce pro­jet, mal­gré toute la vio­lence de rup­ture qui en accom­pagne l’éclosion, le com­mu­nisme ne l’a pas tiré de nulle part. Le com­mu­nisme non seule­ment pro­vient de la phi­lo­so­phie, mais pro­vient aus­si (ou dérive, ou bifurque à l’intérieur) de toute une tra­di­tion qui se confond avec la tra­di­tion même de l’Occident, où la recherche d’un « com­mun » trame depuis l’origine la tota­li­té de l’activité poli­tique et reli­gieuse : tout l’ontothéologique se déverse dans cette quête d’un « com­mun », dans cette recherche d’une puis­sance mas­sive de convo­ca­tion. Le com­mu­nisme n’apparaît au fond que comme l’effort (déme­su­ré, gauche, bru­tal) de rabattre les motifs d’une telle convo­ca­tion dans l’unique rumeur d’une huma­ni­té déli­vrée de la trans­cen­dance, ne trou­vant plus hors d’elle-même mais en elle-même le tenon de son uni­té. Le com­mu­nisme rend effec­tif dans l’ordre poli­tique le pas­sage qui conduit l’Occident de La Divine Comédie à La Comédie humaine. Ce pas­sage, le capi­ta­lisme l’a effec­tué dans l’ordre éco­no­mique et social – et ce qu’étudie le livre qu’est Le Capital, c’est le nou­veau fonc­tion­ne­ment qui résulte de ce pas­sage et de cette redis­tri­bu­tion sau­vages – mais le mar­xisme est le mou­ve­ment qui cherche à tirer la consé­quence poli­tique logique de cette redis­tri­bu­tion.

C’est la suc­ces­sion pure et simple, la repro­duc­tion de la diver­si­té oppres­sante de la vie sous une forme uni­di­men­sion­nelle, comme dirait un mathé­ma­ti­cien, qui nous ras­sure ; l’alignement de tout ce qui s’est pas­sé dans l’espace et le temps le long d’un fil, ce fameux « fil du récit » jus­te­ment, avec lequel finit par se confondre le fil de la vie. Heureux celui qui peut dire « lorsque », « avant que » et « après que » ! Il peut bien lui être arri­vé mal­heur, il peut s’être tor­du dans les pires souf­frances : aus­si­tôt qu’il est en mesure de repro­duire les évé­ne­ments dans la suc­ces­sion de leur dérou­le­ment tem­po­rel, il se sent aus­si bien que si le soleil lui brillait sur le ventre. C’est ce dont le roman a tiré habi­le­ment pro­fit : le voya­geur peut che­vau­cher à tra­vers les cam­pagnes sous des trombes d’eau ou faire cra­quer la neige sous ses semelles par moins vingt degrés, le lec­teur se sent à son aise. Ce serait assez dif­fi­cile à com­prendre si cet éter­nel tour de passe-passe de l’art nar­ra­tif, à quoi même les nour­rices recourent pour cal­mer les enfants, si cette « pers­pec­tive de l’intelligence », ce « rac­cour­cis­se­ment des dis­tances » ne fai­saient déjà par­tie inté­grante de la vie. La plu­part des hommes sont, dans leur rap­port fon­da­men­tal avec eux-mêmes, des nar­ra­teurs. Ils n’aiment pas la poé­sie, ou seule­ment par moments. Même si quelques « parce que » et « pour que » se mêlent ici et là au fil de la vie, ils n’en ont pas moins en hor­reur toute réflexion qui tente d’aller au-delà. Ils aiment la suc­ces­sion bien réglée des faits parce qu’elle a toutes les appa­rences de la néces­si­té, et l’impression que leur vie suit un « cours » est pour eux comme un abri dans le chaos. Ulrich s’apercevait main­te­nant qu’il avait per­du le sens de cette nar­ra­tion pri­mi­tive à quoi notre vie pri­vée reste encore atta­chée bien que tout, dans la vie publique, ait déjà échap­pé à la nar­ra­tion et, loin de suivre un fil, s’étale sur une sur­face sub­ti­le­ment entre­tis­sée.

Es ist die ein­fache Reihenfolge, die Abbildung der überwäl­ti­gen­den Mannigfaltigkeit des Lebens in einer ein­di­men­sio­na­len, wie ein Mathematiker sagen würde, was uns beru­higt ; die Aufreihung alles des­sen, was in Raum und Zeit ges­che­hen ist, auf einen Faden, eben jenen berühm­ten »Faden der Erzählung«, aus dem nun also auch der Lebensfaden bes­teht. Wohl dem, der sagen kann »als«, »ehe« und »nach­dem«! Es mag ihm Schlechtes wider­fah­ren sein, oder er mag sich in Schmerzen gewun­den haben : sobald er imstande ist, die Ereignisse in der Reihenfolge ihres zeit­li­chen Ablaufes wie­der­zu­ge­ben, wird ihm so wohl, als schiene ihm die Sonne auf den Magen. Das ist es, was sich der Roman künst­lich zunutze gemacht hat : der Wanderer mag bei strö­men­dem Regen die Landstraße rei­ten oder bei zwan­zig Grad Kälte mit den Füßen im Schnee knir­schen, dem Leser wird beha­glich zumute, und das wäre schwer zu begrei­fen, wenn die­ser ewige Kunstgriff der Epik, mit dem schon die Kinderfrauen ihre Kleinen beru­hi­gen, diese bewähr­teste »pers­pek­ti­vische Verkürzung des Verstandes« nicht schon zum Leben selbst gehörte. Die meis­ten Menschen sind im Grundverhältnis zu sich selbst Erzähler. Sie lie­ben nicht die Lyrik, oder nur für Augenblicke, und wenn in den Faden des Lebens auch ein wenig »weil« und »damit« hinein­geknüpft wird, so verab­scheuen sie doch alle Besinnung, die darü­ber hinaus­greift : sie lie­ben das ordent­liche Nacheinander von Tatsachen, weil es einer Notwendigkeit gleich­sieht, und füh­len sich durch den Eindruck, daß ihr Leben einen »Lauf« habe, irgend­wie im Chaos gebor­gen. Und Ulrich bemerkte nun, daß ihm dieses pri­mi­tive Epische abhan­den gekom­men sei, woran das pri­vate Leben noch fes­thält, obgleich öffent­lich alles schon unerzäh­le­risch gewor­den ist und nicht einem »Faden« mehr folgt, son­dern sich in einer unend­lich ver­wo­be­nen Fläche aus­brei­tet.

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t. 1
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chap. 122  : « Le retour »
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trad.  Philippe Jaccottet
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p. 858–859

Il croit qu’il est pos­sible de pro­duire syn­thé­ti­que­ment une vie juste, comme on fabrique du caou­tchouc ou de l’azote.

[E]r glaubt daran, daß es eine Art syn­the­ti­scher Erzeugung des rich­ti­gen Lebens gibt, so wie man einen syn­the­ti­schen Kautschuk oder Stickstoff hers­tel­len kann […].

 

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t. 1
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chap. 116  : « Les deux arbres de la vie. Ulrich réclame la créa­tion d’un Secrétariat géné­ral de l’Âme et de la Précision. »
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trad.  Philippe Jaccottet
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p. 792

À ce moment-là, une fois de plus, Ulrich inter­pré­tait à sa manière les mots vio­lence et amour. Le mot vio­lence conte­nait tous ses pen­chants au mal et à la dure­té ; il était l’effluence de toute conduite scep­tique, objec­tive, lucide. Sans doute un cer­tain goût de la vio­lence froide et bru­tale avait-il joué jusque dans le choix de sa pro­fes­sion, si bien qu’Ulrich n’était peut-être pas deve­nu mathé­ma­ti­cien sans quelque inten­tion de cruau­té. Tout cela était touf­fu comme le feuillage d’un arbre qui dis­si­mule le tronc lui-même. D’autre part, lorsqu’on ne parle pas sim­ple­ment de l’amour dans le sens cou­rant du mot, mais qu’en l’entendant on aspire à un état qui se dis­tingue, jusque dans les moindres atomes de notre corps, de la misère du non-amour, lorsqu’on se sent à la fois doué et dépour­vu de toutes les qua­li­tés, lorsqu’on a constam­ment l’impression que c’est « tou­jours la même his­toire », les mêmes évé­ne­ments qui se repro­duisent, parce que la vie (pleine à cra­quer de la fier­té de sa pré­sence « ici et main­te­nant », mais en fin de compte si incer­taine, si par­fai­te­ment irréelle !) se pré­ci­pite imman­qua­ble­ment dans les deux ou trois dou­zaines de moules à cake qui consti­tuent la réa­li­té, lorsqu’on estime que manque un mor­ceau à tous les cercles dans les­quels nous tour­nons, que de tous les sys­tèmes que nous avons ins­ti­tués, aucun ne pos­sède le secret du repos, alors, toutes ces choses qui semblent si dif­fé­rentes se confondent elles aus­si comme les branches d’un arbre qui dis­si­mulent de toutes parts le tronc.

In die­sem Augenblick waren Gewalt und Liebe für Ulrich wie­der nicht ganz die gewöhn­li­chen Begriffe. Alles, was er an Neigung zum Bösen und Harten besaß, lag in dem Wort Gewalt, es bedeu­tete den Ausfluß jedes ungläu­bi­gen, sachli­chen und wachen Verhaltens ; hatte doch eine gewisse harte, kalte Gewalttätigkeit auch bis in seine Berufsneigungen hinein­ge­spielt, so daß er viel­leicht nicht ganz ohne eine Absicht auf das Grausame Mathematiker gewor­den war. Das hing zusam­men wie das Dickicht eines Baums, das den Stamm selbst ver­deckt. Und wenn man von Liebe nicht bloß im übli­chen Sinn spricht, son­dern sich bei ihrem Namen nach einem Zustand sehnt, der bis in die Atome des Körpers anders ist als der Zustand der Liebesarmut ; oder wenn man fühlt, daß man eben­so­gut jede Eigenschaft an sich hat wie keine ; oder wenn man unter dem Eindruck steht, daß nur Seinesgleichen ges­chieht, weil das Leben – zum Platzen voll Einbildung auf sein Hier und Jetzt, letz­ten Endes aber ein sehr unge­wis­ser, ja aus­ges­pro­chen unwirk­li­cher Zustand ! – sich in die paar Dutzend Kuchenformen stürzt, aus denen die Wirklichkeit bes­teht ; oder daß an allen Kreisen, in denen wir uns dre­hen, ein Stück fehlt ; daß von allen Systemen, die wir errich­tet haben, keines das Geheimnis der Ruhe besitzt : so hängt auch das, so ver­schie­den es aus­sieht, zusam­men wie die Äste eines Baums, die nach allen Seiten den Stamm ver­ber­gen.

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t. 1
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chap. 116  : « Les deux arbres de la vie. Ulrich réclame la créa­tion d’un Secrétariat géné­ral de l’Âme et de la Précision. »
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trad.  Philippe Jaccottet
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p. 784–785

Pour on ne sait quelle rai­son, Ulrich avait l’impression, bien que ce fût la fin de l’hiver, de contem­pler une de ces nuits d’octobre où la fraî­cheur est encore douce, et il lui sem­blait que la ville y fût rou­lée comme dans une immense, cou­ver­ture. Puis, il pen­sa qu’on pou­vait tout aus­si bien dire d’une cou­ver­ture qu’elle res­semble à une nuit d’octobre.

Aus irgen­dei­nem Grund hatte Ulrich auf das stärkste den Eindruck, in eine mild­kalte Oktobernacht hinaus­zus­tar­ren, obgleich es Spätwinter war, und es kam ihm vor, die Stadt sei in sie ein­gehüllt wie in eine unge­heure Wolldecke. Dann fiel ihm ein, daß man eben­so­gut von einer Wolldecke sagen könnte, sie sei wie eine Oktobernacht.

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t. 1
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chap. 115  : « La pointe de tes seins est comme un pétale de pavot »
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trad.  Philippe Jaccottet
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p. 770

Quelle est donc cette vie qu’il fau­drait de loin en loin per­fo­rer de récréa­tions ? Ferions-nous des trous dans un tableau sous pré­texte que sa beau­té exige de nous trop d’efforts ? A‑t-on pré­vu des vacances dans la béa­ti­tude éter­nelle ? Je vous avoue que l’idée même du som­meil m’est par­fois désa­gréable.

Welch ein Leben, das man zeit­wei­lig mit Erholungen dur­chlö­chern muß ! Würden wir in ein Bild Löcher stoßen, weil es zu schöne Ansprüche an uns stellt?! Sind in der ewi­gen Seligkeit etwa Urlaubswochen vor­ge­se­hen ? Ich ges­tehe Ihnen, daß mir sogar die Vorstellung des Schlafs manch­mal unan­ge­nehm ist.

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t. 1
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chap. 114  : « Une crise menace. Arnheim cour­tise le géné­ral Stumm. Diotime prend des mesures pour se rendre dans l’Illimité. Ulrich brode sur la pos­si­bi­li­té de vivre comme on lit. »
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trad.  Philippe Jaccottet
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p. 762

« [Q]ue faites-vous, en lisant ? Je vous répon­drai tout de suite : vos opi­nions omettent ce qui ne leur agrée pas. L’auteur a déjà fait de même. Rêvant ou rêvas­sant, vous omet­tez éga­le­ment. Je constate donc ceci : la beau­té ou l’émotion entrent dans le monde par l’omission. Notre atti­tude au sein de la réa­li­té est évi­dem­ment un com­pro­mis, un état moyen dans lequel les sen­ti­ments s’empêchent mutuel­le­ment d’atteindre au déploie­ment de la pas­sion et se perdent dans la gri­saille ; les enfants, qui ignorent encore cette atti­tude, sont donc plus heu­reux et plus mal­heu­reux que les adultes. Et j’ajouterai tout de suite que les gens bêtes omettent aus­si ; on sait bien que la bêtise rend heu­reux. Voici donc ma pre­mière pro­po­si­tion : que nous essayions de nous aimer comme si vous et moi étions les per­son­nages d’un poète qui se ren­contrent dans les pages de son livre. Négligeons donc, en tout cas, cette enve­loppe de graisse qui vous fait croire que la réa­li­té est chose toute ronde. »

»Was tun Sie da ? Ich will gleich die Antwort geben : Ihre Auffassung läßt aus, was Ihnen nicht paßt. Das gleiche hat schon der Autor getan. Ebenso las­sen Sie im Traum oder in der Phantasie aus. Ich stelle also fest : Schönheit oder Erregung kommt in die Welt, indem man fortläßt. Offenbar ist unsere Haltung inmit­ten der Wirklichkeit ein Kompromiß, ein mit­tle­rer Zustand, worin sich die Gefühle gegen­sei­tig an ihrer lei­den­schaft­li­chen Entfaltung hin­dern und ein wenig zu Grau mischen. Kinder, denen diese Haltung noch fehlt, sind darum glü­ck­li­cher und unglü­ck­li­cher als Erwachsene. Und ich will gleich hin­zufü­gen, auch die Dummen las­sen aus ; Dummheit macht ja glü­ck­lich. Ich schlage also als erstes vor : Versuchen wir einan­der zu lie­ben, als ob Sie und ich die Figuren eines Dichters wären, die sich auf den Seiten eines Buchs bege­gnen. Lassen wir also jeden­falls das ganze Fettgerüst fort, das die Wirklichkeit rund macht.«

 

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t. 1
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chap. 114  : « Une crise menace. Arnheim cour­tise le géné­ral Stumm. Diotime prend des mesures pour se rendre dans l’Illimité. Ulrich brode sur la pos­si­bi­li­té de vivre comme on lit. »
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trad.  Philippe Jaccottet
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p. 761