La cohé­rence imma­nente des œuvres d’art et leur véri­té méta-esthé­tique convergent dans leur conte­nu de véri­té. Celui-ci tom­be­rait du ciel, comme l’har­mo­nie pré­éta­blie de Leibniz qui a besoin du créa­teur trans­cen­dant, si le déploie­ment de la cohé­rence imma­nente des œuvres n’é­tait pas au ser­vice de la véri­té, de l’i­mage d’un en-soi qu’elles ne peuvent être elles-mêmes. Si les œuvres d’art tendent vers une véri­té objec­tive, elles reçoivent celle-ci de la réa­li­sa­tion de leur propre léga­li­té.
Die imma­nente Stimmigkeit der Kunstwerke und ihre metaäs­the­tische Wahrheit kon­ver­gie­ren in ihrem Wahrheitsgehalt. Er fiele vom Himmel wie nur die Leibnizsche präs­ta­bi­lierte Harmonie, die des trans­zen­den­ten Schöpfers bedarf, diente nicht die Entfaltung der imma­nen­ten Stimmigkeit der Werke der Wahrheit, dem Bild eines An sich, das sie nicht selbst sein kön­nen. Gilt die Anstrengung der Kunstwerke einem objek­tiv Wahren, so ist es ihnen ver­mit­telt durch die Erfüllung ihrer eige­nen Gesetzlichkeit.

Le sérieux chez Beethoven est bour­geois. La contin­gence déborde sur le carac­tère for­mel. Finalement, la contin­gence est une fonc­tion de la struc­tu­ra­tion com­plète et crois­sante. Des choses appa­rem­ment aus­si mar­gi­nales que le rétré­cis­se­ment tem­po­rel de la dimen­sion des com­po­si­tions musi­cales et les for­mats réduits des meilleurs tableaux de Klee peuvent s’ex­pli­quer ain­si. La rési­gna­tion devant l’es­pace et le temps céda à la crise de la forme nomi­na­liste au point de l’in­dif­fé­rence. L’action pain­ting, la pein­ture infor­melle et la musique aléa­toire ont peut-être pous­sé à l’ex­trême ce carac­tère de rési­gna­tion : le sujet esthé­tique se dis­pense de l’ef­fort de la mise en forme de la contin­gence adverse qu’il déses­père d’ac­com­plir plus long­temps. Il impute pour ain­si dire au contin­gent la res­pon­sa­bi­li­té de l’or­ga­ni­sa­tion. Mais, à nou­veau, le gain s’ins­crit en faux. La léga­li­té for­melle qu’on croit dis­til­lée de la contin­gence et de l’hé­té­ro­gène reste elle-même hété­ro­gène et non obli­ga­toire pour l’oeuvre d’art, oppo­sée à l’art parce que lit­té­rale. La sta­tis­tique sert à se conso­ler de l’ab­sence de forme tra­di­tion­nelle. Cette situa­tion s’ins­crit dans la figure de la cri­tique de cette absence. Les œuvres d’art nomi­na­listes ont tou­jours besoin de l’in­ter­ven­tion de la main direc­trice qu’elles cachent à cause de leur prin­cipe. Dans la cri­tique extrê­me­ment objec­tive de l’ap­pa­rence s’in­tro­duit un élé­ment d’ap­pa­rence aus­si irré­duc­tible peut-être que l’ap­pa­rence esthé­tique de toute œuvre d’art. Fréquemment, dans les pro­duits artis­tiques du hasard, on res­sent la néces­si­té de sou­mettre au choix ces pro­cé­dures en quelque sorte sty­li­santes. Corriger la for­tune consti­tue la fatale des­ti­née de l’oeuvre d’art nomi­na­liste.
Der Ernstfall bei Beethoven ist bür­ger­lich. Zufälligkeit griff auf den Formcharakter über. Am Ende ist Zufälligkeit eine Funktion anwach­sen­der Durchgestaltung. Scheinbar Peripheres wie die tem­poräre Schrumpfung des Umfangs musi­ka­li­scher Kompositionen, auch die Kleinformate der bes­ten Bilder von Klee mögen so sich erklä­ren. Resignation vor Zeit und Raum wichen vor der Krisis der nomi­na­lis­ti­schen Form auf den Punkt als einen von Indifferenz zurück. Action pain­ting, infor­melle Malerei, Aleatorik moch­ten das resi­gna­tive Moment ins Extrem trei­ben : das ästhe­tische Subjekt dis­pen­siert sich von der Last der Formung des ihm gegenü­ber Zufälligen, die es län­ger zu tra­gen verz­wei­felt ; es schiebt die Verantwortung der Organisation gleich­sam dem Kontingenten selbst zu. Der Gewinn steht aber­mals falsch zu Buche. Die ver­meint­lich aus dem Kontingenten und Heterogenen des­tillierte Formgesetzlichkeit bleibt ihrer­seits hete­ro­gen, fürs Kunstwerk unver­bind­lich ; kunst­fremd als buchstä­bliche. Statistik wird zum Trost für die Absenz der tra­di­tio­nel­len Formen. Diese Situation schließt in sich die Figur der Kritik an ihr ein. Nominalistische Kunstwerke bedür­fen stets wie­der des Eingriffs der len­ken­den Hand, die sie ihres Prinzips wegen cachie­ren. In die extrem sachliche Kritik des Scheins gerät ein Scheinhaftes hinein, so unab­ding­bar viel­leicht wie der ästhe­tische Schein aller Kunstwerke. Vielfach wird die Notwendigkeit verspürt, in künst­le­ri­schen Produkten des Zufalls diese gleich­sam sti­li­sie­ren­den Prozeduren der Auswahl zu unter­wer­fen. Corriger la for­tune ist das Menetekel des nomi­na­lis­ti­schen Kunstwerks.

Dans l’Antiquité, la concep­tion onto­lo­gique de l’art, dont date l’es­thé­tique des genres, allait de pair avec un prag­ma­tisme esthé­tique, ce qui n’est plus réa­li­sable aujourd’­hui. Chez Platon, l’art est, comme l’ont sait, tou­jours éva­lué par un regard soup­çon­neux en fonc­tion de son uti­li­té poli­tique pré­su­mée. L’esthétique aris­to­té­li­cienne res­tait une esthé­tique de l’ef­fet ; elle est cepen­dant huma­ni­sée dans un esprit bour­geois éclai­ré dans la mesure où elle recher­chait l’ef­fet de l’art dans les émo­tions de l’in­di­vi­du, confor­mé­ment aux ten­dances hel­lé­niques de la pri­va­ti­sa­tion. Il se peut que les effets pos­tu­lés par les deux étaient déjà une illu­sion à l’é­poque. Néanmoins, l’al­liance de l’es­thé­tique des genres et du prag­ma­tisme n’est pas si absurde qu’elle appa­raît à pre­mière vue. Le conven­tion­na­lisme latent à toute onto­lo­gie put, très tôt, s’ar­ran­ger avec le prag­ma­tisme comme déter­mi­na­tion uni­ver­selle des fins ; le prin­cipe d’in­di­vi­dua­tion n’est pas seule­ment oppo­sé aux genres, mais éga­le­ment à la sub­somp­tion sous une pra­tique direc­te­ment domi­nante. L’immersion dans l’oeuvre par­ti­cu­lière, contraire aux genres, conduit à sa léga­li­té imma­nente. Les œuvres deviennent des monades ; cela les écarte de l’ef­fet dis­ci­pli­naire diri­gé vers l’ex­té­rieur. Si la dis­ci­pline des œuvres, qu’elles exer­çaient ou sou­te­naient, devient leur propre léga­li­té, elles perdent leur carac­tère auto­ri­taire et fruste vis-à-vis des hommes. L’état d’es­prit auto­ri­taire et l’in­sis­tance sur des genres aus­si purs que pos­sible vont très bien ensemble ; la concré­tion non-régle­men­tée appa­raît souillée et impure à la pen­sée auto­ri­taire ; la théo­rie de la Personnalité auto­ri­taire a carac­té­ri­sé de phé­no­mène comme « into­lé­rance à l’am­bi­guï­té » ; elle est évi­dente dans tout art et dans toute socié­té hié­rar­chique.
In der Antike ging die onto­lo­gische Ansicht von der Kunst, auf welche die der Gattungsästhetik zurü­ck­da­tiert, auf eine kaum mehr nach­voll­zieh­bare Weise mit ästhe­ti­schem Pragmatismus zusam­men. Bei Platon wird Kunst, wie man weiß, mit sche­lem Blick je nach ihrer prä­sum­ti­ven staats­po­li­ti­schen Nützlichkeit bewer­tet. Die Aristotelische Ästhetik blieb eine der Wirkung, frei­lich bür­ger­lich auf­geklär­ter und huma­ni­siert inso­fern, als sie die Wirkung der Kunst in den Affekten der Einzelnen auf­sucht, gemäß den hel­le­nis­ti­schen Privatisierungstendenzen. Die von bei­den pos­tu­lier­ten Wirkungen mögen schon damals fik­tiv gewe­sen sein. Gleichwohl ist die Allianz von Gattungsästhetik und Pragmatismus nicht so wider­sin­nig wie auf den ers­ten Blick. Früh bereits mochte der in aller Ontologie lauernde Konventionalismus mit dem Pragmatismus als all­ge­mei­ner Zweckbestimmung sich arran­gie­ren ; das prin­ci­pium indi­vi­dua­tio­nis ist nicht nur den Gattungen son­dern auch der Subsumtion unter die gerade herr­schende Praxis ent­ge­gen. Die den Gattungen kon­träre Versenkung ins Einzelwerk führt auf des­sen imma­nente Gesetzlichkeit. Die Werke wer­den Monaden ; das zieht sie von dem nach außen gerich­te­ten dis­zi­plinä­ren Effekt ab. Wird die Disziplin der Werke, die sie ausüb­ten oder stütz­ten, zu ihrer eige­nen Gesetzmäßigkeit, so büßen sie ihre krud auto­ritä­ren Züge den Menschen gegenü­ber ein. Autoritäre Gesinnung und Nachdruck auf möglichst rei­nen und unver­mi­sch­ten Gattungen ver­tra­gen sich gut ; unre­gle­men­tierte Konkretion erscheint auto­ritä­rem Denken befleckt, unrein ; die Theorie der »Authoritarian Personality« hat das als into­le­rance of ambi­gui­ty ver­merkt, sie ist in aller hie­rar­chi­schen Kunst und Gesellschaft unver­kenn­bar.

Pour l’oeuvre d’art, et donc pour la théo­rie, le sujet et l’ob­jet consti­tuent ses propres élé­ments ; ils sont dia­lec­tiques en ce que les com­po­sants de l’oeuvre : le maté­riau, l’ex­pres­sion, la forme sont chaque fois aus­si bien sujet qu’ob­jet. Les maté­riaux sont éla­bo­rés par la main de ceux dont l’oeuvre d’art les reçut ; l’ex­pres­sion objec­ti­vée dans l’oeuvre, et objec­tive en soi, pénètre comme émo­tion sub­jec­tive ; la forme doit, selon les néces­si­tés de l’ob­jet, être éla­bo­rée sub­jec­ti­ve­ment dans la mesure où sa rela­tion au for­mé ne doit pas être méca­nique. De façon ana­logue à la construc­tion d’un don­né dans la théo­rie de la connais­sance, ce qui se pré­sente aus­si objec­ti­ve­ment imper­méable aux artistes que le fait fré­quem­ment leur maté­riau, est en même temps sujet sédi­men­té ; ce qui en appa­rence est le plus sub­jec­tif, l’ex­pres­sion, est aus­si objec­tif dans la mesure où l’oeuvre d’art s’y épuise et se l’in­cor­pore ; c’est fina­le­ment un com­por­te­ment sub­jec­tif dans lequel s’im­pri­mer l’ob­jec­ti­vi­té, mais la réci­pro­ci­té du sujet et de l’ob­jet dans l’oeuvre, qui ne peut être une iden­ti­té, se main­tient dans un équi­libre pré­caire. Le pro­ces­sus sub­jec­tif de pro­duc­tion est indif­fé­rent selon son aspect pri­vé. Mais il pos­sède éga­le­ment un côté objec­tif, condi­tion pour que se réa­lise la léga­li­té imma­nente. Le sujet accède dans l’art à ce qui lui est propre comme tra­vail, non pas comme com­mu­ni­ca­tion. L’oeuvre doit avoir l’é­qui­libre pour ambi­tion sans le maî­tri­ser com­plè­te­ment : c’est là un aspect du carac­tère d’ap­pa­rence esthé­tique.

Fürs Kunstwerk, und darum für die Theorie, sind Subjekt und Objekt des­sen eigene Momente, dia­lek­tisch darin, daß woraus auch immer es sich zusam­men­setzt : Material, Ausdruck, Form, je gedop­pelt beides sind. Die Materialien sind von der Hand derer geprägt, von denen das Kunstwerk sie emp­fing ; Ausdruck, im Werk objek­ti­viert und objek­tiv an sich, dringt als sub­jek­tive Regung ein ; Form muß nach den Necessitäten des Objekts sub­jek­tiv gezei­tigt wer­den, wofern sie nicht zum Geformten mecha­nisch sich verhal­ten soll. Was, ana­log zu der Konstruktion eines Gegebenen in der Erkenntnistheorie, so objek­tiv undur­ch­drin­glich den Künstlern ent­ge­gen­tritt wie viel­fach ihr Material, ist zugleich sedi­men­tiertes Subjekt ; das dem Anschein nach Subjektivste, der Ausdruck, objek­tiv auch derart, daß das Kunstwerk daran sich abar­bei­tet, ihn sich ein­ver­leibt ; schließ­lich ein sub­jek­tives Verhalten, in dem Objektivität sich abdrückt. Die Reziprozität von Subjekt und Objekt im Werk aber, die keine Identität sein kann, hält sich in prekä­rer Balance. Der sub­jek­tive Prozeß der Hervorbringung ist nach sei­ner pri­va­ten Seite gleichgül­tig. Er hat aber auch eine objek­tive, als Bedingung dafür, daß die imma­nente Gesetzlichkeit sich rea­li­siere. Als Arbeit, nicht als Mitteilung gelangt das Subjekt in der Kunst zu dem Seinen. Das Kunstwerk muß die Balance ambi­tio­nie­ren, ohne ihrer ganz mäch­tig zu sein : ein Aspekt des ästhe­ti­schen Scheincharakters.

La mathé­ma­ti­sa­tion comme période d’ob­jec­ti­va­tion imma­nente de la forme est une chi­mère. Son insuf­fi­sance peut s’ex­pli­quer du fait qu’on s’ef­force de l’ap­pli­quer à des époques où l’é­vi­dence tra­di­tion­nelle des formes s’ef­frite et où aucune règle objec­tive n’est par avance impo­sée à l’ar­tiste. Celui-ci fait alors appel aux mathé­ma­tiques ; elles lient le stade de la rai­son sub­jec­tive auquel il se trouve à l’ap­pa­rence d’ob­jec­ti­vi­té, à l’aide de caté­go­ries comme l’u­ni­ver­sa­li­té ou la néces­si­té ; appa­rence, parce que l’or­ga­ni­sa­tion, le rap­port entre eux des élé­ments qui consti­tuent la forme ne pro­vient pas de la struc­ture spé­ci­fique et échoue devant le détail. De là vient le fait que la mathé­ma­ti­sa­tion tend pré­ci­sé­ment vers les formes tra­di­tion­nelles qu’elle dément simul­ta­né­ment comme irra­tion­nelles. Au lieu de repré­sen­ter les lois fon­da­men­tales de l’être en tant que léga­li­té, tel qu’il se com­prend lui-même, l’as­pect mathé­ma­tique de l’art s’ef­force déses­pé­ré­ment de garan­tir sa pos­si­bi­li­té à l’in­té­rieur d’une situa­tion his­to­rique dans laquelle l’ob­jec­ti­vi­té du concept de forme est autant exi­gée qu’in­hi­bée par le stade de la conscience.

Mathematisierung als Methode zur imma­nen­ten Objektivation der Form ist schimä­risch. Ihre Insuffizienz dürfte damit zu erklä­ren sein, daß sie in Phasen bemüht wird, in denen die tra­di­tio­nale Selbstverständlichkeit von Formen zer­geht, dem Künstler kein objek­ti­ver Kanon vor­ge­ge­ben ges­chicht­li­chen Dann greift er zur Mathematik ; sie vereint den Stand sub­jek­ti­ver Vernunft, auf dem er sich fin­det, mit dem Schein von Objektivität nach Kategorien wie Allgemeinheit und Notwendigkeit ; Schein darum, weil die Organisation, das Verhältnis der Momente zuei­nan­der, das die Form aus­macht, nicht aus der spe­zi­fi­schen Gestalt ents­pringt und vor der Einzelheit ver­sagt. Daher ist Mathematisierung eben den tra­di­tio­nel­len Formen geneigt, die sie glei­ch­zei­tig als irra­tio­nal demen­tiert. Anstatt die tra­gende Gesetzlichkeit des Seins zu verkör­pern, als die er sich aus­legt, strengt der mathe­ma­tische Aspekt der Kunst verz­wei­felt sich an, ihre Möglichkeit in einer ges­chicht­li­chen Situation zu garan­tie­ren, in der die Objektivität des Formbegriffs eben­so erfor­dert wie vom Stand des Bewußtseins inhi­biert wird.

Le com­por­te­ment mimé­tique lui-même, par lequel les œuvres her­mé­tiques luttent contre le prin­cipe bour­geois selon lequel tout doit avoir une uti­li­té, s’en fait com­plice par l’ap­pa­rence du pur en-soi auquel même ce qui le détruit par la suite n’é­chappe pas. Si aucun mal­en­ten­du idéa­liste n’é­tait à craindre, on pour­rait appe­ler cela la loi de toute œuvre et on appro­che­rait ain­si de la léga­li­té esthé­tique ; le fait qu’elle devienne ana­logue à son propre idéal objec­tif, nul­le­ment à celui de l’ar­tiste. La mimé­sis des œuvres d’art est res­sem­blance en soi. Univoque ou ambi­guë, cette loi est éta­blie par les bases même de toute œuvre ; toute œuvre, en ver­tu de sa consti­tu­tion, ne peut faire autre­ment. Les images esthé­tiques se dis­tinguent ain­si des images cultuelles. Par l’au­to­no­mie de leur forme, les œuvres d’art s’in­ter­disent de s’in­cor­po­rer l’ab­so­lu comme si elles étaient des sym­boles.

Die mime­tische Verhaltensweise selbst, durch welche die her­me­ti­schen Werke gegen das bür­ger­liche Füranderessein ange­hen, macht sich mit­schul­dig durch den Schein des rei­nen An sich, dem auch, was ihn dann zerstört, nicht entrinnt. Wäre kein idea­lis­tisches Mißverständnis zu befürch­ten, so dürfte man es das Gesetz eines jeden Werkes nen­nen, und käme damit der ästhe­ti­schen Gesetzlichkeit recht nahe : daß es sei­nem eige­nen objek­ti­ven Ideal – kei­nes­wegs dem des Künstlers – ähn­lich wird. Die Mimesis der Kunstwerke ist Ähnlichkeit mit sich selbst. Jenes Gesetz wird, ein- oder mehr­deu­tig, vom Ansatz eines jegli­chen Werkes ges­tif­tet ; ein jegliches ist, vermöge sei­ner Konstitution, darauf verp­flich­tet. Damit schei­den sich die ästhe­ti­schen Bilder von den kul­ti­schen. Kunstwerke ver­bie­ten sich durch Autonomie ihrer Gestalt, das Absolute in sich ein­zu­las­sen, als wären sie Symbole.

Le lan­gage des œuvres d’art est, comme tout lan­gage, consti­tué par un cou­rant col­lec­tif sou­ter­rain ; sur­tout celui des œuvres que le cli­ché cultu­rel consi­dère comme soli­taires, comme emmu­rées dans une tour d’i­voire ; leur sub­stance col­lec­tive s’ex­prime à par­tir de leur carac­tère ima­geant lui-même, et non pas comme le déclare le bavar­dage habi­tuel, à par­tir de ce qu’elles aime­raient dénon­cer au regard de la col­lec­ti­vi­té. L’accomplissement spé­ci­fi­que­ment artis­tique consiste à pré­sen­ter la force d’o­bli­ga­tion qui lui est inhé­rente, non pas en l’hy­po­sta­siant par la thé­ma­tique ou par l’ef­fet pro­duit dans sa sphère de « récep­tion », mais pas immer­sion dans ses expé­riences fon­da­men­tales, et donc de pré­sen­ter sous forme de monade ce qui se situe au-delà de la monade. Le résul­tat de l’oeuvre est à la fois la voie qui mène à son ima­go et cette ima­go qu’elle vise ; l’oeuvre est à la fois sta­tique et dyna­mique. L’expérience sub­jec­tive pro­duit des images qui ne sont pas des images de quelque chose, mais pré­ci­sé­ment des images d’es­sence col­lec­tive ; c’est ain­si et pas autre­ment que l’art est en rela­tion avec l’ex­pé­rience. Grâce à ce conte­nu d’ex­pé­rience et non seule­ment par fixa­tion et mise en forme dans l’ac­cep­tion usuelle, les œuvres d’art divergent de la réa­li­té empi­rique ; réa­li­té empi­rique par défor­ma­tion empi­rique. C’est là leur affi­ni­té avec le rêve, même si leur loi for­melle les éloigne de l’o­ni­risme. Cela ne signi­fie pas moins que le moment sub­jec­tif des œuvres d’art est média­ti­sé par leur être-en-soi. Sa col­lec­ti­vi­té latente libère l’oeuvre mona­do­lo­gique de la contin­gence de son indi­vi­dua­tion. La socié­té, « déter­mi­nante » de l’ex­pé­rience, consti­tue les œuvres en tant que sujet véri­table de celle-ci. C’est ce que l’on peut objec­ter au reproche de sub­jec­ti­visme adres­sé habi­tuel­le­ment de gauche et de droite. A tous les stades esthé­tiques, se renou­velle l’an­ta­go­nisme entre l’ir­réa­li­té de l’i­ma­go et la réa­li­té du conte­nu his­to­rique appa­rais­sant. Mais les images esthé­tiques s’é­man­cipent des images mythiques en se subor­don­nant à leur propre irréa­li­té ; la loi for­melle ne signi­fie rien d’autre. Cela consti­tue leur par­ti­ci­pa­tion à la Raison. Le point de vue de l’oeuvre d’art enga­gée ou dia­lec­tique est régres­sif par rap­port à cela. Sans tenir compte de la réa­li­té des images esthé­tiques, il réduit l’an­ti­thèse de l’art à la réa­li­té et l’in­tègre dans celle-ci, contre laquelle lutte l’art. Sont « éclai­rées » les œuvres d’art qui, dans une dis­tance inflexible par rap­port à la réa­li­té empi­rique, témoignent d’une conscience véri­dique.

Die Sprache der Kunstwerke ist wie eine jegliche vom kol­lek­ti­ven Unterstrom kons­ti­tuiert, zumal die sol­cher, die vom Kulturcliché als ein­sam, in den elfen­bei­ner­nen Turm ver­mauert sub­su­miert wer­den ; ihre kol­lek­tive Substanz spricht aus ihrem Bildcharakter selbst, nicht aus dem, was sie im direk­ten Hinblick auf Kollektive, wie die Phrase lau­tet, aus­sa­gen möch­ten. Die spe­zi­fisch künst­le­rische Leistung ist es, ihre über­grei­fende Verbindlichkeit nicht durch Thematik oder Wirkungszusammenhang zu erschlei­chen, son­dern durch Versenkung in ihre tra­gen­den Erfahrungen, mona­do­lo­gisch, vor­zus­tel­len, was jen­seits der Monade ist. Das Resultat des Werks ist eben­so die Bahn, die es zu sei­ner ima­go durch­mißt, wie diese als Ziel ; es ist sta­tisch und dyna­misch in eins. Subjektive Erfahrung bringt Bilder ein, die nicht Bilder von etwas sind, und gerade sie sind kol­lek­ti­ven Wesens ; so und nicht anders wird Kunst zur Erfahrung ver­mit­telt. Kraft sol­chen Erfahrungsgehalts, nicht erst durch Fixierung oder Formung im übli­chen Verstande wei­chen die Kunstwerke von der empi­ri­schen Realität ab ; Empirie durch empi­rische Deformation. Das ist ihre Affinität zum Traum, so weit sie auch ihre Formgesetzlichkeit den Träumen entrückt. Das besagt nicht weni­ger, als daß das sub­jek­tive Moment der Kunstwerke von ihrem Ansichsein ver­mit­telt sei. Seine latente Kollektivität befreit das mona­do­lo­gische Kunstwerk von der Zufälligkeit sei­ner Individuation. Gesellschaft, die Determinante der Erfahrung, kons­ti­tuiert die Werke als deren wahres Subjekt ; das ist dem rechts und links kur­ren­ten Vorwurf des Subjektivismus ent­ge­gen­zu­hal­ten. Auf jeder ästhe­ti­schen Stufe erneuert sich der Antagonismus zwi­schen der Unwirklichkeit der ima­go und der Wirklichkeit des erschei­nen­den ges­chicht­li­chen Gehalts. Von den mythi­schen Bildern aber eman­zi­pie­ren die ästhe­ti­schen sich dadurch, daß sie ihrer eige­nen Unwirklichkeit sich unte­rord­nen ; nichts anderes heißt Formgesetz. Das ist ihre Methexis an der Aufklärung. Dahinter regre­diert die Ansicht vom enga­gier­ten oder didak­ti­schen Kunstwerk. Unbekümmert um die Wirklichkeit der ästhe­ti­schen Bilder, ord­net sie die Antithesis der Kunst zur Realität ein und inte­griert sie in die Realität, die sie befeh­det. Aufgeklärt sind die Kunstwerke, welche in unnach­gie­bi­ger Distanz von der Empirie rich­tiges Bewußtsein bezeu­gen.

L’art est pour soi et ne l’est pas ; il manque son auto­no­mie sans ce qui lui est hété­ro­gène. Les grandes épo­pées qui sur­vivent encore à l’ou­bli se confon­daient, en leur temps, avec le récit his­to­rique et géo­gra­phique. Valéry a dû recon­naître que même si, dans les épo­pées homé­riques, païennes-ger­ma­niques et chré­tiennes, beau­coup de choses n’é­taient pas refon­dues à l’in­té­rieur d’une léga­li­té for­melle, elles s’af­firment néan­moins sans que leur qua­li­té soit amoin­drie vis-à-vis des œuvres dépour­vues d’im­per­fec­tions. De même la tra­gé­die, dont pour­rait bien être tirée l’i­dée d’au­to­no­mie esthé­tique, était-elle la copie de pra­tiques cultuelles conçues comme devant avoir des effets réels sur le public. L’histoire de l’art, his­toire du pro­grès de son auto­no­mie, n’a pu extir­per cet aspect, et ses entraves n’en sont pas la seule cause.

Sie ist für sich und ist es nicht, ver­fehlt ihre Autonomie ohne das ihr Heterogene. Die großen Epen, die noch ihr Vergessenwerden übers­tan­den, waren zu ihrer Zeit ver­mengt mit his­to­ri­schem und geo­gra­phi­schem Bericht ; der Artist Valéry hat sich vor­ge­hal­ten, wie vieles nicht in die Formgesetzlichkeit Umgeschmolzene in den Homerischen wie den heid­nisch-ger­ma­ni­schen und christ­li­chen Epen sich behaup­tet, ohne daß das, gegenü­ber den schla­cken­lo­sen Gebilden, ihren Rang min­derte. Ähnlich war die Tragödie, von der die Idee ästhe­ti­scher Autonomie abge­zo­gen sein dürfte, Nachbild von als rea­ler Wirkungszusammenhang gemein­ten Kulthandlungen. Die Geschichte der Kunst als die des Fortschritts ihrer Autonomie hat jenes Moment nicht exs­tir­pie­ren kön­nen, und nicht bloß ihrer Fesseln wegen.

L’art acquiert sa spé­ci­fi­ci­té en se sépa­rant de ce dont il est issu. La loi de son mou­ve­ment consti­tue sa loi for­melle. Il n’existe que dans le rap­port à son autre et est le pro­ces­sus qui l’ac­com­pagne. Une esthé­tique orien­tée dif­fé­rem­ment pose comme pos­tu­lat la thèse, déve­lop­pée par Nietzsche à la fin de sa vie contre la phi­lo­so­phie tra­di­tion­nelle, selon laquelle même le deve­nu peut être vrai. Il faut inver­ser le point de vue tra­di­tion­nel qu’il démo­lit : la véri­té n’existe que comme deve­nu. Ce qui se pré­sente dans l’oeuvre d’art comme étant sa léga­li­té est un pro­duit tar­dif aus­si bien de l’é­vo­lu­tion intra-tech­nique que de la posi­tion de l’art au sein d’une pro­gres­sive sécu­la­ri­sa­tion.

Sie spe­zi­fi­ziert sich an dem, wodurch sie von dem sich schei­det, woraus sie wurde ; ihr Bewegungsgesetz ist ihr eigenes Formgesetz. Sie ist nur im Verhältnis zu ihrem Anderen, ist der Prozeß damit. Axiomatisch ist für eine umo­rien­tierte Ästhetik die vom spä­ten Nietzsche gegen die tra­di­tio­nelle Philosophie ent­wi­ckelte Erkenntnis, daß auch das Gewordene wahr sein kann. Die tra­di­tio­nelle, von ihm demo­lierte Ansicht wäre auf den Kopf zu stel­len : Wahrheit ist ein­zig als Gewordenes. Was am Kunstwerk als seine eigene Gesetzlichkeit auf­tritt, ist spätes Produkt der inner­tech­ni­schen Evolution sowohl wie der Stellung von Kunst mit­ten in fort­schrei­ten­der Säkularisation.

Le célèbre ouvrage de Huizinga Homo Ludens a pla­cé récem­ment la caté­go­rie du jeu au centre de l’es­thé­tique et pas seule­ment de l’es­thé­tique : il pré­tend que la culture elle-même naît comme jeu. « L’expression “élé­ment ludique de la culture” ne signi­fie pas que les dif­fé­rentes acti­vi­té de la vie cultu­relle ont réser­vé une place impor­tante aux jeux, ni que la culture pro­vient du jeu selon un pro­ces­sus évo­lu­tif, de telle sorte que quelque chose qui, à l’o­ri­gine, était du jeu serait deve­nu plus tard quelque chose qui n’est plus du jeu et qu’on peut qua­li­fier désor­mais de culture. Il s’a­git bien plus de mon­trer qu’à l’o­ri­gine la culture est jeu. »
[…] Huizinga abou­tit à une théo­rie extrê­me­ment pers­pi­cace de l’hu­mour : « On se pose la ques­tion si même pour le sau­vage sa foi dans les mythes les plus sacrés n’é­tait pas dès le début liée à une concep­tion quelque peu humo­ris­tique. » « Un élé­ment semi-humo­ris­tique ne peut être sépa­ré du mythe authen­tique. » Les fêtes reli­gieuses des peuples pri­mi­tifs ne sont pas « celle d’une extase ni d’une illu­sion totale… elles ne sont pas dépour­vues d’une conscience sous-jacente du “simu­lacre”. » « Que l’on exerce ou que l’on subisse le charme, on est en même temps du côté de ceux qui savent et du côté de ceux qui sont dupés. Mais on veut être dupé. » Sous cet aspect, celui de la conscience de la faus­se­té du vrai, tout par­ti­cipe à l’hu­mour et sur­tout la moder­ni­té téné­breuse : Thomas Mann a sou­li­gné ce fait chez Kafka, il est évident chez Beckett : « C’est dans le concept de jeu même que l’on sai­sit le mieux l’af­fi­ni­té et l’in­sé­pa­ra­bi­li­té de la croyance et de la non-croyance, le lien entre le sérieux le plus grand et la malice ou la “plai­san­te­rie”. » Ce qui, ici, est dit du jeu, on peut sans doute le dire de tout art. En revanche, on peut contes­ter l’in­ter­pré­ta­tion que fait Huizinga du « carac­tère her­mé­tique du jeu » qui entre en col­li­sion avec sa propre défi­ni­tion dia­lec­tique du jeu comme uni­té de la « croyance et de la non-croyance ».