J’espionne, et cela embel­lit ma vie, car sans la néces­si­té d’espionner, il n’y a plus de vie du tout.

Ich passe auf1, und das ver­schö­nert das Leben, denn ohne auf­pas­sen zu müs­sen, gibt es eigent­lich gar kein Leben.

  1. Je fais atten­tion, je suis aux aguets, j’ouvre les oreilles
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trad.  Marthe Robert
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p. 85

Kraus est che­va­le­resque des pieds à la tête. En véri­té, il serait à sa place au moyen âge, et il est bien dom­mage qu’il n’ait point de dou­zième siècle à sa disposition.

Kraus ist Ritter von Kopf bis zu Fuß. Er gehört eigent­lich ins Mittelalter, und es ist sehr schade, daß ihm kein zwölftes Jahrhundert zur Verfügung steht.

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trad.  Marthe Robert
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p. 83

Pour Kraus, il y a pre­miè­re­ment des hommes, deuxiè­me­ment des devoirs, et troi­siè­me­ment tout au plus des éco­no­mies, celles qu’il veut faire pour les envoyer à sa mère, à ce qu’il croit.

Kraus erblickt ers­tens Menschen, zwei­tens Pflichten und drit­tens höchs­tens noch Ersparnisse, die er zurü­ck­le­gen wird, wie er denkt, um sie sei­ner Mutter zu schicken.

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trad.  Marthe Robert
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p. 81

Ici, on est géné­ra­le­ment pres­sé parce qu’on est d’avis à tout ins­tant qu’il est beau de cher­cher à arra­cher et à attra­per quelque chose.

Man hat es hier all­ge­mein eilig, weil man jeden Augenblick der Meinung ist, es sei hübsch, etwas erkämp­fen und erha­schen zu gehen.

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trad.  Marthe Robert
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p. 80

Un homme qui porte vrai­ment une belle barbe est un chan­teur d’opéra, ou le chef de rayon bien payé d’un grand maga­sin. Sont beaux en règle géné­rale les sem­blants d’hommes.

Ein Mann, der einen wirk­lich schö­nen Bart trägt, ist ein Opernsänger oder der gut­be­zahlte Abteilungschef eines Warenhauses. Scheinmänner sind in der Regel schön.

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trad.  Marthe Robert
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p. 77

Pour défi­nir mon cama­rade Fuchs, je ne dis­pose que d’une expres­sion : Fuchs est fuyant, Fuchs est faux. Il parle comme une culbute ratée et se conduit comme une grosse impro­ba­bi­li­té pétrie en forme d’homme. Tout en lui est anti­pa­thique, par consé­quent indigne d’être consi­dé­ré. Savoir quelque chose de Fuchs est un abus, un super­flu cho­quant, gênant.

Für mei­nen Mitschüler Fuchs habe ich nur einen ein­zi­gen spra­chli­chen Ausdruck : Fuchs ist schräg, Fuchs ist schief. Er spricht wie ein miß­lun­ge­ner Purzelbaum und benimmt sich wie eine große, zu Menschenform zusam­men­gek­ne­tete Unwahrscheinlichkeit. Alles an ihm ist unsym­pa­thisch, daher unbe­her­zi­gens­wert. Über Fuchs etwas zu wis­sen, das ist Mißbrauch, unfei­ner, stö­ren­der Überfluß.

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trad.  Marthe Robert
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p. 76

Je hais les natures qui veulent tout savoir, qui res­plen­dissent de science et font la roue avec leur esprit.

Ich hasse das alles vers­te­hen­wol­lende, mit Wissen und Witz glän­zende, und sich breit­ma­chende Wesen.

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trad.  Marthe Robert
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p. 74

J’ai sucé la sub­stance et le sen­ti­ment de la ville avec le lait mater­nel. Enfant, je voyais titu­ber les ouvriers ivres chan­tant à tue-tête. Tout petit déjà, la nature m’apparaissait comme quelque chose de céleste et de loin­tain. En sorte que je peux me pas­ser de la nature.

Ich habe Stadtwesen und ‑emp­fin­den mit der müt­ter­li­chen Milch ein­ge­so­gen. Ich sah als Kind joh­lende, betrun­kene Arbeiter hin und her tau­meln. Die Natur ist mir schon als ganz klein als etwas Himmlisch-Entferntes vor­ge­kom­men. So kann ich die Natur entbehren.

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trad.  Marthe Robert
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p. 73

Quelle dépra­va­tion étrange : se réjouir secrè­te­ment d’être en mesure de consta­ter qu’on est un petit peu volé.

Solch eine son­der­bare Verdorbenheit : sich heim­lich zu freuen, bemer­ken zu dür­fen, daß man ein wenig bes­toh­len wird.

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trad.  Marthe Robert
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p. 56